vendredi 9 octobre 2009

LE JEUNISME

Donc Monsieur Sarkozy, président de la république très provisoirement en vigueur. a décidé d'assister en tous sens les jeunes, car malgré ses déclarations contraires c'est bien de l'assistanat qu'il a commencé à lancer en un vrai feu d'artifice de mesures multiples.
Sans rentrer dans le détail des innombrables usines à gaz qu'il a ouvert dans cette intention, nous allons rappeler quelques indications.
Le RSA d'abord. Cet invraisemblable dispositif sera étendu aux 18 à 25 ans ayant travaillé 3600 heures au cours des trois années précédentes (soit deux ans à temps partiel plein par exemple). Cela ne devrait concerner que 160 000 jeunes mais bien entendu on nous promet d'étendre le dispositif a beaucoup d'autres après ; dans l'assistanat l'on en fait jamais assez et, déjà, les dictateurs syndicaux réclament davantage. La forêt de complications, dont le texte ci-dessus ne donne qu'un faible aperçu, promet de beaux contentieux et de belles combines pour tâcher de se loger dans la niche. Toute dispositif socialiste conduit aux combines.
Une revendication de ces dictateurs syndicaux était de donner aux jeunes une sorte de dotation de départ dans la vie. Le président fait un pas dans ce sens par une possibilité de dotation jusqu'à 3000 €, pour réaliser un projet précis comme financer un permis de conduire ou louer un studio par exemple.
De même, une expérience sera tentée dans le sens d'une allocation accordée contre un suivi assidu d'une formation. Cela concernerait des jeunes de 18 à 25 ans et pourrait aller jusqu'à 2500 €.
Les bourses étudiantes seront également allongées. Et de même l'aide à l'achat d'une complémentaire santé serait augmentée.
Le président ne va pas jusqu'à porter l'obligation scolaire de 16 à 18 ans mais instaure un « droit à la formation ou à l'emploi » entre ces deux âges : voici un nouveau droit qui va s'ajouter bientôt à la liste interminable des « droits de l'homme », système universel de destruction des devoirs de l'homme.
L'Elysée se lamente d'ailleurs car il y a beaucoup de jeunes dont on perd la trace comme si dans l'assistance universelle l'Etat devait suivre à la trace tout le monde : les rois Incas exigeaient que les portes des maisons privées soient ouvertes en permanence... .
Un service public de l'orientation regroupera la multitude d'intervenants chargés de conseiller les jeunes sortis du système scolaire sur les formations existantes et leurs débouchés : quel bel aveu de la complexité du système dans laquelle personne ne se retrouve.
Des mesures seront prises pour favoriser l'emploi des jeunes qui souffrent davantage du chômage que les autres.
Enfin, parmi les 50 mesures, et cela ne s'invente pas, il serait créé un service civique. L'objectif serait de recruter 10 000 volontaires prêts à se consacrer à des missions utiles dès 2010 et à terme l'objectif serait d'atteindre 10 % d'une classe d'âge : c'est comme si un simple travail de base n'était pas une mission utile.
Comment ne pas être suffoqué d'indignation devant ces mesures délirantes qui vont aggraver la paupérisation des jeunes et des moins jeunes, sans jamais résoudre aucun problème.
Essayons d'expliquer avant d'indiquer les conséquences prévisibles.
La première explication, ce sont les futures élections soit de 2012 soit avant. Les yeux fixés sur ces échéances et sur les sondages, le pouvoir ne pense qu'aux intérêts personnels des uns et des autres. C'est donc une opération pure et simple d'achat éventuel des voix des jeunes et de leurs prétendus amis.
Ensuite, vient l'idée que les jeunes sont pauvres et qu'il faudrait corriger cette prétendue dérive. Or, il est normal et logique que les jeunes soient pauvres, puisque, même s'ils sont diplômés, ils ne connaissent pas grand-chose de la bonne façon de créer de la richesse étant d'ailleurs en général ignorants du fonctionnement des entreprises. En outre, ils n'ont pas eu le temps de montrer leur valeur ni celui d'épargner.
En toile de fond, se trouve le faux objectif de l'égalité qui est une chimère tout à fait destructrice de la société.
Il s'ajoute le délire législatif : la loi doit régler tous les problèmes alors que c'est le marché qui devrait les résoudre. Ce délire législatif, qui contribue à l'enrichissement personnel des hommes de l'État, est une des causes majeures de ruine de la société française. Big Brother éclatera un jour de son obésité.
Il est, lui-même, le résultat du « principe des calamités » : un pouvoir socialiste est condamné à corriger les calamités qu'il a créé en développant d'autres calamités par la création indéfinie de nouvelles lois.
En embuscade, se trouve la destruction de la famille : l'on veut, en effet, affranchir les jeunes de la tutelle de leur famille alors que c'est cette tutelle qui peut les conduire au mieux dans les hasards de la vie et leur donner leur chance.
Maintenant voyons les effets prévisibles.
Nous voyons dans ce plan tous les stigmates du socialisme et en particulier la création de nouveaux organismes sources de dépenses futures et donc d'impôts destructeurs.
La France est en faillite comme le premier ministre l'a énoncé clairement et il n'y a pas d'argent dans les caisses. L'on prévoit pour financer « seulement » 500 millions d'euros ; c'est une plaisanterie : nous allons certainement vers plusieurs milliards d'euros lorsque le système sera à plein régime. Bonjour le surendettement public.
Une autre conséquence est la déresponsabilisation des jeunes. En leur créant des droits acquis, le pouvoir ne les poussent pas à se prendre en mains eux-mêmes avec l'aide de leur entourage.
Rappelons en terminant que l'une des sources de la paupérisation du peuple français est le SMIC car il détruit les emplois à commencer par les emplois de la base et il explique à lui seul l'importance du chômage des jeunes.
La mesure qui aiderait le plus les jeunes serait la suppression du SMIC. Il est à craindre que nous l'attendions encore longtemps, c'est-à-dire jusqu'au moment où le navire en perdition se fracassera contre la réalité.
Michel de Poncins http://www.libeco.net

DISCOURS DE PALAISEAU : Le rêve sarkozien d'une nouvelle France métissée

Nicolas Sarkozy travaille à l'avènement d'une France « égalitaire », au sein de laquelle les représentants de la « diversité » seront appelés à prendre une place de premier plan. Au besoin en imposant par la contrainte cette politique à l'ensemble des Français.

Le 17 décembre dernier, devant les élèves de l'Ecole polytechnique de Palaiseau, Nicolas Sarkozy a tenu un grand discours sur l'égalité des chances et la diversité. Qui n'existent - ou n'existeront - que grâce au miracle républicain.
« C'est le miracle de la République d'avoir permis à la France de conjuguer une identité si forte avec une aspiration si grande à l'universalisme.
« C'est le miracle de la République d'avoir permis à la France d'être une grande patrie faite d'une multitude de petites patries unies par une formidable volonté de vivre ensemble, de partager une langue, une histoire, une façon d'être et de penser, où chacun se reconnaît dans un idéal et un destin communs sans que soient effacées les histoires personnelles et les destins particuliers.
« C'est le miracle de la République d'avoir forgé l'unité de la France sans la condamner à l'uniformité », s'est extasié le président.
Mais - parce qu'il y a évidemment un mais...
« Il n'y a pas de République réelle sans volontarisme républicain.
« Il n'y a pas de République réelle sans la volonté de corriger les inégalités, en traitant inégalement les situations inégales.
« On ne peut progresser vers l'égalité réelle qu'en s'attaquant à la fois aux causes et aux conséquences des inégalités, des injustices, des discriminations. »
Pour cela, il faut bien comprendre en quoi consiste cette égalité réelle.
« L'égalité républicaine, c'est l'égalité devant la loi, l'égalité des droits et des devoirs, c'est l'égale dignité des personnes, c'est l'égalité des chances.
« L'égalité des chances : c'est la priorité d'aujourd'hui.
« C'est en rétablissant l'égalité des chances que la République fera circuler ses élites. C'est en rétablissant l'égalité des chances qu'elle fera droit à la diversité. C'est en rétablissant l'égalité des chances qu'elle viendra à bout de la tentation communautariste. Tout ce qui entrave l'égalité des chances doit être combattu. »
En trois temps. Nicolas Sarkozy a donc pointé l'objectif : à savoir « relever le défi du métissage ». Un défi que la France a, à l'en croire, « toujours connu » (sic) : et grâce auquel elle aurait atteint à l'« universalisme »...
Les applaudissements nourris des représentants de la LlCRA et du MRAP ont montré qu'ils appréciaient en connaisseurs l'évolution du discours sur la discrimination positive.

Diversité et ouverture à gauche

En effet, il ne s' agit plus seulement, dans le discours présidentiel, de la discrimination positive en faveur des fameuses « minorités visibles » ; celle-ci s'étend désormais (dans des domaines aussi variés que l'école, l'entreprise, la télévision ou les partis politiques) aux victimes des inégalités, et symptomatiquement des inégalités sociales, puisque. « en réduisant toutes les fractures sociales, on réduira du même coup toutes les fractures », qu'elles soient d'ordre ethnique, religieuse, etc.
Tout sera fait pour parvenir à ce résultat, sous l'autorité vigilante du président.
Tout, et d'abord, le renforcement des pouvoirs de la Haute Autorité pour l'égalité et contre les discriminations (Halde). Celle-ci aura notamment la capacité d'effectuer des « contrôles inopinés » sur les lieux de travail : l'équivalent du fameux testing, qui n'est autre qu'un horrible flicage, mais que ne ferait-on pour la grandeur éthique de la République ?... La Halde est actuellement présidée par l'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer (par ailleurs président du conseil de surveillance du quotidien Le Monde... ), nommé pour cinq ans en mars 2005. Récemment contacté (pour la deuxième fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy) pour entrer au gouvernement, Malek Boutih, secrétaire national du parti socialiste et ancien patron de SOS-Racisme, a décliné l'offre mais s'est en revanche déclaré intéressé par la succession de Schweitzer. La présidence de cette police de la Diversité pourrait donc, à terme, lui être confiée. Ensuite, la nomination de l'industriel musulman Yazid Sabeg au poste de « commissaire à la diversité et à l'égalité des chances ». Né en Algérie, fis aîné d'une famille de 13 enfants, il touche aussi bien au milieu industriel et financier que politique (où il est entré parla grâce de Raymond Barre). Il s'est fait, ces dernières années, et notamment par le biais de l'Institut Montaigne, le chantre de la diversité, mais ce critère ne semble guère avoir appartenu à sa vie d'industriel. Auteur d'un Manifeste pour l'égalité réelle, il s'y déclare favorable à une discrimination « positive » sur une base ethnique et n'a pas été avare de critiques à l'égard de la politique sarkozyenne, notamment en ce qui concerne le fameux plan Espoir banlieues de Fadela Amara, auquel il préférerait un Grenelle de la diversité...
Il semble en tout cas clair que ce choix ne vise pas à récompenser une victime de l'inégalité sociale. Le Monde, qui s'est manifestement posé aussi la question, note que « Son appartenance à la franc-maçonnerie - "J'y compte beaucoup d'amis", admet-il - n'est sans doute pas totalement étrangère à son exceptionnelle ascension. » Il illustre en tout cas la « nouvelle France » dont Carla Bruni se faisait le chantre au lendemain de l'élection de Barack Obama, et dont la politique « d'ouverture », orientée à gauche, mise en œuvre par Nicolas Sarkozy depuis son arrivée à l'Elysée, prépare l'avènement.
Olivier Figueras monde & vie 10 janvier 2009