mercredi 27 août 2008

L'élection perpétuelle ...

Nicolas Sarkozy a inventé une nouvelle manière de faire de la politique et par là même engage la Cinquième République sur le chemin du régime présidentiel, appliqué aux États-Unis et qui jusqu'à présent n'a fonctionné correctement qu'outre-Atlantique.
Beaucoup de pays ont tenté de l'imiter et beaucoup ont échoué, provoquant une personnalisation excessive du pouvoir, des crises à répétition, une corruption chronique avec à la clef, et pour quelques-uns, des événements graves.
On peut évidemment beaucoup reprocher au nouveau président de la République sa nouvelle vision du pouvoir, mais pour autant, il ne fait que tirer opportunément les leçons de l' élection présidentielle qui, depuis 1965, a changé fondamentalement de nature sous la pression de la révolution technologico-médiatique.
L'électeur consommateur
La campagne électorale sert à annoncer la couleur et à formaliser un programme. La légitimité du suffrage universel assoit le pouvoir personnel du candidat victorieux. Le texte constitutionnel est suffisamment souple pour permettre toutes les interprétations, et donc toutes les combinaisons. Les médias, que dis-je, le pouvoir médiatique a désormais tous les moyens à sa disposition pour irriguer de son information ou de sa désinformation toutes les strates de la société française. On peut s'en offusquer, le contester, le déplorer ... La révolution technologique, celle des communications, d'internet et de l'image, a lieu sous nos yeux et la pratique politique s'en imprègne totalement, les électeurs consommant de la politique comme des consommateurs d'idées.
Le pire est à venir
Nicolas Sarkozy utilise au mieux cette révolution en s'appuyant sur le consommateur-électeur, les énormes moyens à sa disposition ainsi que les lobbies divers et variés, toujours à l'affût pour faire prospérer leurs affaires. Ses conseillers ne s'en cachent même pas. Ils utilisent deux techniques : la technique de la carte postale : un jour, une image, une idée, c'est le Président omniprésent. L'ouverture d'un ou deux débats hebdomadaires lui permet de paralyser l'action des oppositions qui ne peuvent être présentes sur tous les fronts en même temps. Sans parler de l'ouverture à gauche qui a semé la zizanie et de la poudre de perlimpinpin nationale qui a, pour un temps, siphonné notre électorat et permis à quelques idiots utiles du camp national d'appeler à voter pour lui sous le slogan : « Tout sauf la gauche ! ».
Immigration, insécurité, pouvoir d'achat, croissance, tutelle européenne : rien n'a changé ! Le pire est à venir. Le Front doit réagir tout de suite en ouvrant les yeux des Français hypnotisés par les promesses et fascinés par l'agitation perpétuelle du président-candidat ou-du candidat-président.
par Louis Aliot FDA septembre 2007

Aucun commentaire: