mardi 23 octobre 2007

Petites lâchetés sarkoziennes ...

Refroidi par l'accueil houleux qui lui fut réservé aux Halles, en plein cœur de Paris, et en Alsace, le premier flic de France a préféré annuler une visite prévue de longue date au commissariat de Saint-Denis, en région parisienne. Pour un ministre qui se targue devant jean-Marie Le Pen de mettre les cités au pas, cette reculade vire au camouflet.

Décidément, Sarkozy, qui se vante, devant les caméras, de pouvoir aller partout, ne peut plus mettre un pied en dehors de son ministère sans s'attirer quolibets, crachats et jets de pierres. Au-delà des discours triomphalistes et autres sermons comminatoires, le ministre de l'Intérieur mesure à l'aune de ses difficultés à nouer le dialogue avec ces immigrés qui "sont les bienvenus chez nous", l'étendue de la fracture sociale et désormais ethnique. La "France" des cités ne répond plus. Du moins, plus aux rappels à l'ordre du locataire de la place Beauvau, pas plus qu'aux gesticulations médiatiques d'un ministre à bout d'arguments. Aux Halles, en plein cœur d'un Paris bigarré à l'excès, ce fort en gueule avait dû déguerpir en courant, protégé par des policiers. La capitulation de la République filmée en direct par les caméras de télévision ... Un drame pour celui qui applaudit des deux mains quand son ami socialiste Malek Boutih, ancien patron de SOSRacisme, affirme que l'avenir est à une République métissée! En Alsace, quelques jours plus tard, chaudement accueilli par des jeunes, Sarkozy essuie une bordée d'injures, un des auteurs de ces amabilités étant d'ailleurs immédiatement interpellé et condamné à de la prison ferme (on aimerait similaire diligence de la justice face aux incivilités qui visent quotidiennement les Français dans les banlieues et qui restent toujours impunies ... ) .

À quelques jours d'intervalle, cela fait beaucoup pour un ministre qui prétend avoir fait reculer l'insécurité, fanfaronne pouvoir se déplacer partout en France mais qui vient pourtant de renoncer à une visite au commissariat de Saint-Denis, en se réfugiant prudemment derrière une jurisprudence matignonesque qui n'autorise pas les déplacements ministériels pendant la campagne électorale pour éviter toute récupération politicienne. Reste que lorsque ce même Sarkozy assurait à Natacha Fellous, présidente du Collectif de victimes, qu'il se déplacerait à SaintDenis, il n'ignorait pas que cette visite tombait en pleine campagne des élections régionales et qu'il ne pourrait de ce fait s'y rendre. Sauf à mentir. Une fois de plus.
Eric.Domard. Français d'Abord avril 2004

Aucun commentaire: