mercredi 28 mai 2008

SARKO LE SOCIALISTE

Nicolas Sarkozy continue dans sa lancée dans le développement du socialisme en s'intéressant tous azimuts à des problèmes qui relèveraient normalement du marché privé.
C'est ainsi qu'il a demandé à Henri Novelli, secrétaire d’Etat, de « mettre le paquet » sur le petit commerce. Ce secrétaire d'État prépare donc un plan d'action : campagne de communication de trois ans en faveur du commerce de proximité, hausse du budget du fonds de soutien aux petits commerces, création d'un conseil d'orientation de la politique en faveur du commerce de proximité ou encore triplement de l'objectif de réhabilitation des centres commerciaux dans les zones sensibles.
L'on reconnaît tous les stigmates du socialisme ordinaire dans cette liste insupportable.
Intervention abusive de l’Etat qui catalogue les entreprises en diverses catégories afin soi-disant de s’en occuper successivement.
Dépenses de communication abusives avec impôts et chômage à la clé.
Création d’organismes nouveaux générateurs de désordre supplémentaire en même temps de richesse abusive pour les dirigeants.
Simultanément, le pouvoir qui se plaint sans cesse de la crise du logement y compris dans le parc privé, continue à attaquer le logement en lui imposant des formalités et des coûts supplémentaires.
En 2012, les annonces immobilières devront indiquer la « performance énergétique » des maisons et appartements. Le diagnostic correspondant (DPE) est déjà sinon obligatoire tout au moins vivement conseillé ; Il s’ajoute aux innombrables documents qui doivent être présentés lors des signatures.
Tous ces artifices ont des coûts très substantiels qui raréfient les logements ou les rendent plus onéreux.

Michel de Poncins

samedi 24 mai 2008

« C'EST CA, FAIRE DE LA POLITIQUE...»

Nicolas Sarkozy a annoncé le 15 mai, au soir de la nouvelle grève des enseignants, un projet de loi instaurant un « droit à l'accueil des enfants » dans les écoles primaires les jours de grève, et prévoyant que « les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l'avance ». Cette annonce a naturellement provoqué des réactions indignées de la gauche et des syndicats, qui ont dénoncé une insupportable atteinte au droit de grève. Et il c'était à qui crierait le plus fort il sur ce thème, tandis que Bertrand Delanoë, se faisant le porte-parole des maires socialistes, affirmait qu'une telle loi serait anticonstitutionnelle, car contraire à la libre administration des communes. C'est à l'employeur de s'occuper de l'organisation d'un service minimum, souligne-t-il, et l'employeur c'est l'Etat, qui ne peut pas transférer ses responsabilités sur les communes.
Il est amusant de constater que les nouvelles annonces de Nicolas Sarkozy continuent d' être l'objet de vives polémiques, alors qu'il est désormais abondamment prouvé que ce ne sont que des effets d'annonce, et non des projets réels.
Surtout quand le principal intéressé le dit lui-même. Pas de cette manière, mais ça revient au même.
La veille de la grève, Xavier Darcos avait déclaré qu'il ne s'agissait pas seulement d'une grève des enseignants, mais aussi d'une grève des maires socialistes, qui refusent d'organiser le « service minimum d'accueil » (SMA). D'où, évidemment, une polémique avec la gauche. Au conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a félicité son ministre de l'Education, déclarant, selon un membre du gouvernement : « C'est très bien d'avoir lancé le débat sur le service minimum. Ce débat a permis de faire passer au second plan la grève en elle-même. C'est ça faire de la le politique! »
Faire de la politique, ce n'est pas résoudre les problèmes, c'est faire des annonces suscitant des réactions politico-médiatiques qui vont détourner l'attention du problème ... D'où la multiplication ahurissante des annonces de Sarkozy, puisqu'il faut en inventer de nouvelles chaque fois que le problème, qui demeure intact, réapparaît sur le devant de la scène.
Yves Daoudal National Hebdo du 22 au 28 mai 2008.

LE FAUX "SERVICE MINIMUM" DE SARKOZY

La grève de l'Education nationale a été l'occasion renouvelée d'une bataille de chiffres entre syndicats d'enseignants et ministère. D'un côté, on parle de 65% de grévistes, de l'autre on estime les cessations de travail au quart ou au tiers des personnels concernés. Succès ou semi-échec, les commentaires sont à côté des réalités. Le seul décompte qui importe est celui du nombre d'enfants qui ont été privés de leur journée de classe ordinaire. Celui-là n'est fait par aucun des ,deux camps. Et, du coup, on tombe dans un remarquable dialogue de sourds entre l'opinion et ceux qui s'adressent à elle, en première ligne, le chef de l'Etat Sarkozy, qui joue la fermeté avec une annonce dénuée de base concrète.
Le dénombrement des grévistes dans la Fonction publique en général, dans l'Education en particulier, relève de l'exploit. Il y a des gens sur place qui ne travaillent pas ou ne peuvent travailler, du fait de l'absence d'un autre collègue. Ou de la désorganisation d'un service. Cette évidence échappe à Sarkozy, manifestement. Il a voulu effacer l'effet de l'ampleur de la grève et de ses cortèges, lesquels, sans être « révolutionnaires », ont revêtu une importance certaine. Le feu-follet institutionnel a donc proclamé le « droit à l'accueil » obligatoire dans toutes les communes. Ce qui signifie que du personnel communal remplacera les grévistes, les enfants se retrouvant de la sorte en garderie. Les cours ne sont pas assurés en cycle élémentaire, et les éléments pédagogiques instillés en maternelle disparaissent de même.

Classes moyennes exclues
Cette garderie verra sa « charge financière assurée par l'Etat ». Comment ? Par le transfert des sommes retirées aux grévistes déclarés. Bien entendu, cela ne peut correspondre, et les commentateurs ne l'ont pas relevé. D'abord, parce que très peu de grévistes suffisent à paralyser une école entière. Dans ce cas l' établissement ferme. Les parents alors réagissent à leur façon. L'expérience montre que selon le cycle suivi par l'élève, la présence des enfants en « service minimum d'accueil », quand il existe, varie de 5 % à 35 % (plus l'enfant est âgé, moins ses parents recourent à cette garderie d'exception). De nombreux problèmes pratiques en résultent, s'agissant de cantines, d'assurances, d'aptitudes du personnel communal pour la surveillance des plus jeunes, et autres. Le ministère de l'Education nationale a jugé probant l'accueil de 2 837 communes « volontaires» lors de la grève du 15 mai. Environ 10 % des communes concernées. Or, les villes les plus importantes, à majorité de gauche, se refusent à faciliter la « garderie spéciale» .
Par son « service minimum », Sarkozy ne supprime pas les effets les plus graves d'une interruption de l'enseignement, les cours non assurés, et en pratique jamais rattrapés. Il accentue les discriminations envers les classes moyennes, car il a cru bon de motiver le « droit à l'accueil » par cette considération discriminatoire : « Le droit au travail pour les familles qni n'ont pas les moyens (de faire garder leurs enfants) doit être garanti.» Comment mesurera-t-on cette « absence de moyens » ? Sarkozy, contrairement à ce qu'ont dit les syndicats d'enseignants, n'attaque pas le droit de grève dans les écoles, collèges et lycées, il armonce une mesure destinée à le rendre plus supportable, c'est tout. Son attitude n'est pas claire. En fait, il n'a pas la capacité de mobiliser l' ensemble des communes, avec ou sans une loi, pour cet « accueil », si limité soit-il.
Sur le fond, le problème des effectifs suppose une réforme totale de l' enseignement, non envisagée par les pouvoirs publics. Leur catalogue de mesures entrainera une guerre de positions acharnée, très longue, et qui ne changera pas grand chose. L'augmentation des rémunérations sur la base de la défiscalisation et de l'exonération des charges sociales des heures supplémentaires, montrera très vite ses limites restreintes. Sarkozy a le pouvoir de faire ployer le mammouth. Il n'en a pas la capacité.
Le domaine de l'Education ne souffre pas d'une communication "gesticulatrice", mais suppose le courage tranquille et modeste, accompagné d'une connaissance parfaite des dossiers. Malheureusement, la compétence requise n'est pas au rendez-vous!
Alexandre Martin National Hebdo du 22 au 28 mai 2008

mercredi 21 mai 2008

SUR LE DOS DES ENFANTS

Le 10 mai, Nicolas Sarkozy a présidé dans le jardin du Luxembourg à Paris, une nouvelle cérémonie de repentance, dite de commémoration « des mémoires de la traite négrière, de l' esclavage et de leurs abolitions ».
Naguère, le même Nicolas Sarkozy proclamait : « La mode de la repentance est une mode exécrable. Je n'accepte pas que l'on demande aux fils d'expier les fautes des pères, surtout quand ils ne les ont pas commises. Je n'accepte pas que l'on juge toujours le passé avec les préjugés du présent. Je n'accepte pas cette bonne conscience moralisatrice qui réécrit l'histoire dans le seul but de mettre la nation en accusation. »( discours de Caen, 9 mars 2007)
Ce qu'il n'accepte pas, c'est précisément ce qu'il a fait samedi.

Après la Shoah, l'esclavage
L'esclavage, a-t-il dit, « est une blessure profonde qui pèse encore sur nos consciences ». Et « les mémoires portent le poids de cette histoire », car « il existe encore aujourd'hui, des inégalités qui trouvent leurs origines dans cet héritage si douloureux ».
Par ces paroles, le président de la République donnait raison au lobby raciste le CRAN, qui avec d'autres « organisations noires » du même acabit manifestaient au même moment en d'autres endroits de la capitale, précisément contre les inégalités soi-disant dues à l'esclavage. Il donnait raison aussi aux prétendus « Indigènes de la République » qui, deux jours plus tôt, manifestaient leur haine des « souchiens », célébraient la victoire du « peuple vietnamien » à Dien Bien Phu, dénonçaient la République raciste et coloniale et la « suprématie blanche et chrétienne ».
C'est le 10 mai 2001 que l'Assemblée nationale a héroïquement reconnu l'esclavage comme un « crime contre l'humanité ». En 2005, sur le conseil du comité ad hoc qu'il avait nommé, Jacques Chirac décrétait que ce jour serait désormais celui de la commémoration de l'esclavage. Mais la gauche et les lobbies antiracistes boycottaient ce 10 mai, considérant que la date adéquate était le 23 mai, date d'une marche qui avait réuni en 1998 à Paris 40 000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de La Réunion. En outre, le 10 mai de repentance ternissait le souvenir du glorieux 10 mai 1981...
Eh bien Nicolas Sarkozy a annoncé que désormais le 23 mai serait « une journée commémorative » de l'abolition de l'esclavage « pour les associations qui regroupent les Français d'Outre-mer de l'hexagone et qui souhaitent célébrer le passé douloureux de leurs aïeux ». Comme, en France, il n'y a eu d'esclavage qu'Outre-mer, le 10 mai n'a plus guère de raison d'exister, si tant est qu'il en est eu. Mais officiellement il y a désormais deux dates de commémoration de l'esclavage en France, ce qui est proprement extravagant. Car si l'esclavage a été répandu sur toute la surface de la terre, et s'il existe toujours (dans des pays que le président de la République, se garde bien de citer), la traite négrière n'en a été qu'un aspect très partIculier, et il est terriblement injuste de faire ainsi de notre pays le plus grand coupable, alors qu'il fut celui qui lutta le plus contre l'esclavage, partIculièrement par la... colonisation.
Et ce n'est pas tout. Il ne suffit pas d'expier rituellement chaque année, par une immonde parodie laïque des rites religieux, les péchés de nos aïeux, et de légitimer ainsi, en grattant d' anciennes blessures, les lobbies de dénigrement de la nation et de son histoire.
Non. Il faut encore en faire porter le poids par les enfants : « Cette histoire doit être inscrite dans les manuels scolaires afin que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'esclavage: afin que nos enfants puissent mesurer les souffrances que l'esclavage a engendré [engendrées, monsieur le plumitif de l'Elysée], les blessures qu'il a laissées dans l'âme de tous ceux que rien ne peut délier de ce passé tragique. La traite des Noirs, l'esclavage, ainsi que leur abolition, seront donc introduites dans les nouveaux programmes de l'école primaire dès la rentrée prochaine. »
Nicolas Sarkozy avait déjà décidé de chaque enfant de CM2 devait endosser la « mémoire » d'un enfant juif victime de la Shoah. Face au tollé, il avait reculé. Mais cela ne l'empêche pas de continuer. On croyait que l'école primaire était faite pour apprendre à lire, à écrire et à compter. On croyait qu' il y avait bien du travail à faire pour que cela redevienne réalité. Mais non. Il importe d'abord que les enfants de l'école primaire soient accablés par le poids de l'histoire. Qu'ils se sentent coupables de la Shoah et de l'esclavage au lieu d'apprendre d'abord un peu de piété nationale, de fierté d'être Français.
Car c'est cela, l'histoire de leur pays, insiste Sarkozy. C'est l'esclavage, avant Clovis et saint Louis, avant Jeanne d'Arc et Louis XIV. Ou à la place. Car une fois de plus, dans son allocution, Nicolas Sarkozy s'est exprimé comme si l'histoire de France commençait en 1789, quand la Révolution a instauré les « valeurs » de la France, celles du « philanthropisme » des Lumières ... On se repentira de l'esclavage et on chantera la gloire de la Révolution. En oubliant soigneusement, par exemple, que tant de négriers étaient d'impeccables républicains et de vénérables frères de ces loges où s'élabore la conscience philanthropique de la République.
Quant aux Vendéens, qui ont bénéficié de façon très spéciale du philanthropisme révolutionnaire, ils attendront encore longtemps que la République se repente de leur génocide.

La sélection des mémoires
Car on sélectionne soigneusement les devoirs de mémoire. Et c'est ce qui rend absurde ce que dit ensuite le président de la République : quand les Français auront « compris » cette histoire, elle « deviendra notre histoire commune, l'histoire de tous les Français, pas simplement l'histoire d'une partie d'entre eux », et alors « l'ensemble de la société s'en trouvera apaisé ». Car « le devoir de mémoire ne peut souffrir des concurrences et des clivages. Il ne peut pas y avoir de clivages. Le devoir de mémoire doit nous rassembler ».
C'est très exactement le contraire qui se produit. En sélectionnant des « mémoires » particulières, on exacerbe le sentiment victimaire, moteur des lobbies subversifs qui s'en servent comme aliment du communautarisme et comme prétexte pour attaquer la France et salir son histoire.
On constate que ce même 10 mai, SOS Racisme a lancé un appel, signé par une multitude d'artistes, d'écrivains et de politiciens, « à donner enfin une place digne de ce nom dans les programmes scolaires à l'enseignement de l'histoire de la colonisation et de celle de l'esclavage, parties intégrantes de l'Histoire de France ».
Aussitôt dit, aussitôt fait. Nicolas Sarkozy est le président de SOS Racisme et de tous les lobbies de l'Anti-France.
Yves Daoudal National Hebdo du 15 au 21 mai 2008.
daoudaI@fr.oleane.com

Recherche impossible

Le social à la Sarkozy s'apparente à un bulldozer qui détruit et creuse, sans boucher les trous. Ainsi avec la suppression de la Dispense de Recherche d'Emploi - DRE pour les "séniors" à partir de 57 ans six mois, ce qui mettait les personnes en cause sous le couvert de formules les menant à la retraite, tout en les faisant disparaître des fichiers du chômage. Compte tenu de la trop grande proportion de salariés (400 000 !) concernés, il fallait certes faire quelque chose. Mais une fois de plus la charrue a été mise avant les bœufs. Pratiquement aucun employeur n'embauche de salariés "âgés", sauf à être dûment subventionné. Le seul dispositif incitatif existant a abouti, malgré une campagne tonitruante, à 20 (vingt) embauches en plus d'un an. Sarko va donc transformer en assistés les personnes qui étaient susceptibles d'être couvertes par la DRE ?

National hebdo du 24 au 30 avril 2008

Quand Sarko n'est pas réactif


• Le dossier Alitalia est embourbé en raison des exigences de licenciements massifs d'AirFrance-KLM en cas de reprise. Le gouvernement de gauche, aujourd'hui évincé, était apparu capitulard sur l'aspect social du dossier, et Berlusconi l'avait souligné au cours de sa campagne. Remis en selle par les élections, Berlusconi s'est adressé à Sarkozy pour qu'il contribue à une solution acceptable par tous. Sarkozy est resté sourd. Avec rapidité, Berlusconi a trouvé la parade en entamant des négociations avec le président russe Poutine, afin d'assurer le financement nécessaire au sauvetage de la compagnie aérienne italienne.

Quand Speedy Sarko fait la limace, il se fait coiffer au poteau, et les « relations privilégiées » avec Berlusconi en prennent un sale coup.

National hebdo du 24 au 30 avril 2008


mardi 20 mai 2008

MISSION BETANCOURT :

L'ECHEC GROTESQUE
La « mission humanitaire » dépêchée le 2 avril en Colombie pour secourir Ingrid Betancourt s'est terminée le 8 par un échec. La France et les deux autres pays embarqués dans cette galère (l'Espagne et la Suisse) n'ont pu faire autrement que « prendre acte de la décision du secrétariat de l'état-major central des Farc de rejeter la mission médicale qui était destinée à venir en aide à Ingrid Betancourt et aux autres otages les plus affaiblis ».
Les terroristes communistes ont en effet refusé la mission médicale, à cause de , « la mauvaise foi d'Uribe envers le gouvernement français ». En clair, ils redoutent que le président colombien se serve d'une telle mission pour repérer leurs camps.
On se souvient que, déjà, fin mars, la France avait envoyé un avion médicalisé en Guyane, après les informations selon lesquelles Ingrid Betancourt était quasiment mourante (avant que Kouchner dise qu'elle n'allait peut-être pas si mal qu'on le pensait...). L'avion était reparti de Guyane au bout de deux jours ...
Toute cette agitation, coûteuse, n'a aucun sens. Elle est commandée par la popularité artificielle de la sénatrice colombienne en France, par le tam-tam politico-médiatique monté autour du fait qu'elle a eu la nationalité française (par mariage avec un homme dont elle est divorcée). Nicolas Sarkozy veut donc se mettre en avant et apparaître comme le sauveur d'Ingrid. A tout prix, à n'importe quel prix. En reconnaissant des terroristes communistes comme des partenaires. En acceptant de recevoir en France ceux qui seraient libérés par Bogota en échange d'Ingrid ...
Mais il risque fort de faire les frais de cette sinistre farce, et cela a commencé. Chaque fois qu'il prend une initiative, c'est un fiasco. Parce qu'il ne sait pas de quoi il parle.
Pour en rester à la « mission médicale », il ne sait pas que les terroristes colombiens n'ont jamais, absolument jamais, permis la moindre opération de ce genre. Même sous l'égide de la Croix Rouge. Pour la bonne raison que toute opération de ce genre les met en danger d'être repérés, alors qu'ils sont traqués par l'armée colombienne. Et c'est plus vrai encore depuis que leur chef Paul Reyes a été abattu il y a deux mois en Equateur par un raid aérien.

La naïveté et l'obsession médiatique de Sarkozy
Le spécialiste de la question interrogé par l'AFP, Alfredo Rangel, constate que la France a fait preuve de « naïveté » en pensant que la promesse d'Uribe de suspendre les opérations militaires serait suffisante pour dénouer la situation. Le gouvernement français, constate-t-il, a cherché « un bénéfice sur le plan intérieur à travers un geste médiatique ». On voit que M. Rangel connaît aussi bien Nicolas Sarkozy que les Fare ... Mais plus Sarkozy fait de gestes médiatiques, lui-même ou par l'intermédiaire de son préposé aux gestes médiatiques Bernard Kouchner, plus il s'enfonce ...
Jean-Marie Le Pen l'a souligné dans un communiqué: « Ces coûteuses opérations, à la charge du contribuable français, n'ont d'autre but que de soigner la popularité du président de la République et de son French Doctor. Mais les échecs à répétition, doublés de quelques infamies comme la promesse d'accueillir en France des terroristes! en qualité de réfugiés, ne peuvent avoir que l'effet inverse, avec en prime l' humiliation de la France sur la scène internationale. »
Yves Daoudal: National Hebdo du 8 au 14 mai 2008

lundi 19 mai 2008

HARO SUR LES PETITS COMMERÇANTS!

Le lobby des grandes surfaces a gagné
Le dernier gadget mis sur orbite par le gouvernement Fillon porte le sigle "LME". Il s'agit de la loi de modernisation économique, adoptée en conseil des ministres. Présenté par le ministre de l'Économie Christine Lagarde, le texte est inspiré par l'Élysée. Sarkozy a déclaré que les prix montaient "parce qu'il n'y a pas assez de concurrence", et "pas seulement à cause de la hausse des matières premières ". Professeur d'économie très simplificateur, le président fait lancer une loi fourre-tout, de 41 articles, touffue et contradictoire. Et qui profite aux distributeurs, contre les PME et le petit commerce.
Sarkozy a en effet découvert les fauteurs de la vie chère, Les pétroliers, les financiers internationaux, les spéculateurs sur les matières premières, le système boursier, le mondialisme ? Pas du tout. C'est le petit commerce, les fournisseurs de la grande distribution, les PME, les agriculteurs, tous sont des profiteurs de la hausse des produits de base, Cette extraordinaire découverte lui a été suggérée par Bruxelles. Sarkozy a aussitôt acquiescé.
Seulement, il y a quelques obstacles. Certes, on n'est plus en période électorale, mais il faut quand même faire attention. En particulier aux maires, qui s'émeuvent de l'inflation des hypers autour des villes. Ceux-ci ne sont accessibles qu'en voiture, ce qui n'est pas vraiment bon pour l'écologie. Et le commerce de centre-ville disparaît, créant, en plus des déserts ruraux, d'autres déserts en plein milieu de métropoles régionales. Des catégories entières d'activités sont sinistrées, et des bataillons d'électeurs lâcheront l'UMP à la prochaine occasion.
Sarkozy a donc freiné Lagarde sur les concessions faites à la grande distribution. Les ouvertures de nouvelles grandes surfaces sont facilitées, le seuil de 300 m2 passe à 1 000 m2, et cela est présenté comme un bienfait, car les « hard discounters », amateurs de cette superficie, vont, paraît-il, en profiter pour baisser les prix, au détriment de la mégadistribution. Or, ce type de magasins est contrôlé par les hypers, dont ils constituent un réseau de sous-marques. Et un maillon intermédiaire, adapté aux villes moyennes, et ne concurrençant pas les "grands" sur de très nombreux produits.

Boucs émissaires de la vie chère
La liberté de négociation des prix, thème majeur de la LME, représente un renversement complet de la politique suivie jusqu'ici. La grande distribution triomphe, même si elle attendait plus. Afin d'apaiser les PME-PMI, Lagarde a souligné la réduction des délais de paiement. Pour qui connaît les astuces de facturation, il est clair qu'une fois de plus, cette disposition restera lettre morte, d'autant que l'Etat est le premier à violer ce genre de règles contractuelles. D'autres mesures revêtent des allures cosmétiques, comme la suspension des seuils sociaux, blocages à l'embauche. Mais cette suspension, comme son nom l'indique, n'est que temporaire. Il s'agit par conséquent d'un piège, et il est douteux que les PME se précipiteront tête baissée dans le panneau.
Fidèle à ses amitiés intéressées affichées au moment de son arrivée au pouvoir, Sarkozy a choisi les grandes entreprises à caractère supra national contre la masse des petites. En dépit des divers syndicats patronaux de branches professionnelles et du MEDEF, qui sont les auxiliaires du gouvernement en la matière, la LME se heurtera sans doute à une opposition résolue de la part de ceux qu'elle transforme en boucs émissaires de la vie chère.
Alexandre Martin National Hebdo du 8 au 14 mai 2008

dimanche 11 mai 2008

Sarkozy, un soixante-huitard à l'Elysée

« Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de Mai 68 doit être perpétué ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes. » Sarkozy dans le texte, entre les deux tours de la présidentielle (1). La gauche avait hurlé. Cohn-Bendit, lui, se marre. Le leader de 68 le certifie : sans Mai 68, pas de Sarkozy à l'Elysée ! Et il a raison.
Dany-Sarkozy, même combat ?« S'il y a un soixante-huitard à l'Élysée, c'est bien lui! » La formule n'est pas de nous, elle sort de la bouche de Cohn-Bendit C'était le 2 mars dernier sur le plateau de Ripostes, l'émission de Serge Moati. Ce n'était pas une révélation, seulement une répétition. Déjà pendant la campagne de soutien à Denis Baupin aux élections municipales à Paris, le leader de Mai avait lancé : « Nous avons un président de la République soixante-huitard qui a repris le slogan du "jouir sans entraves" pour lui-même et le démontre tous les jours. »
La vérité sort de la bouche des enfants de Mai. Cohn-Bendit a ouvert le bal, Bruckner, vingt ans au moment des « événements » lui succède. « Mai-68 à l'Elysée » chronique le néo-con dans les colonnes du Nouvel Observateur(2). « Fait nouveau en France, le premier personnage de l'État serait célibataire; un cœur à prendre qui décide du sort de millions de gens. Mai 68 est passé par là et ne cesse d'émettre ses effets comme une petite source d'énergie disruptive.» « Avec Sarkozy, analyse-t-il non sans lucidité, nous glissons de l'adultère classique au désordre amoureux avec le ballet probable des prétendantes et des intrigues d'alcôves. II voulait incarner l'autorité, accéder au mythe des grandes familles régnantes, il symboliserait plutôt la bougeotte sentimentale de nos contemporains, le vertige des inclinations et des infidélités . »

« Imaginez Tony Blair se remariant avec Naomi Campbell »
A l'époque, le président s'était séparé de sa deuxième femme, une première dans l'histoire de la Vertueuse République française. Jamais un chef de l'Etat n'avait divorcé depuis Napoléon, à l'époque du Directoire. « Rendez-nous une famille à l'Elysée! », s'exclamait Bruckner dans sa conclusion. On n'était pas loin du « Rendez-nous tante Yvonne ! » réclamé ironiquement par Minute(3)- Mais Cécilia n'en pouvait plus, ne se voyant pas « première dame de France » .« C'était « une femme libérée » ... Cécilia, fille de 68 qui choisit sa vie ...« Je ne me vois pas en first lady. Cela me rase. Je ne suis pas politiquement correcte. Je me balade en jean, en treillis ou en santiags. Je ne rentre pas dans le moule », avait-elle pourtant prévenu dans Télé Star en mai 2005. C'est pas si facile l'Elysée. Alors elle l'a laissé tomber.
Vint Carla, première sur la longue liste de toutes les prétendantes. Femme libérée aussi, voire plus libérée encore car plus jeune. Notre président « de droite » s'est remarié donc avec un ex-mannequin « de gauche » au passé sentimental pour le moins mouvementé et au tempérament non moins ardent. Imaginez Tony Blair divorçant de Cherry et se remariant avec Naomi Campbell », avait gentiment ironisé un chroniqueur du Times pour faire comprendre la situation aux Anglais. Nicolas Sarkozy restera le seul président avec Gaston Doumergue (1863-1937) à s'être marié en cours de mandat. « Si un président de la République peut être deux fois divorcé et peut se balader au bras d'une chanteuse qui crie sur les toits que baiser pendant trois semaines avec le même homme , c'est le maximum, c'est que Mai 68 est passé par là » a enfoncé le clou Dany dans Lyon capitale(4). Il ajoutera : « Avec Sarko, De Gaulle et son épouse doivent se retourner dans leur tombe! »
En effet, on le croyait fils adultérin de 1958, il se révèle parfait héritier de 1968. Pourtant, à l'époque, il n'avait que 13 ans. Nanterre, il ne l'a connu que bien des années plus tard quand il obtiendra une maîtrise de droit privé en... 1978. Deux ans après, à Sciences Po, il présentera un mémoire sur « le référendum du 27 avril 1969 ». Mais c'est plutôt sur « la révolution de 68 » qu'il aurait dû plancher.
Quarante ans après, on se rend compte à quel point la droite, du moins une certaine droite, a intégré l'héritage « moral » de ce mouvement plus libertaire que gauchiste. C'est encore Dany qui le dit, dans Forget 68(5) : « La droite est complètement imprégnée des valeurs issues de l'évolution de la société dans la sphère privée. » Défaite politique à court terme mais grande victoire culturelle à long terme, la révolte du « jouir sans entrave » a fait beaucoup de petits, dont Nicolas. « Sans ces mouvements d'émancipations des années 1960 et donc sans 1968-, poursuit Cohn-Bendit, quelqu'un comme Sarkozy n'aurait pu être élu président de la République! »

Cohn-Bendit, un « enfant de chœur » à côté de Sarko !
Dany a tout compris et se trouve l'air d'un « vrai conservateur » avec sa petite famille, un « simple petit-bourgeois qui n'a qu'un enfant avec sa femme et un autre qu'elle a eu lors de sa relation précédente » : « Nous sommes une famille recomposée, mais comparés à un Sarkozy à l'EIysée, nous sommes des enfants de chœur » ! Sarkozy, lui, trois mariages et trois enfants, de deux lits différents. En attendant la suite. last but not least. Il recompose aujourd'hui sa deuxième famille recomposée après une première tentative qui s'était décomposée. Casanova en perdrait son italien et Mitterrand son florentin. il y a seulement dix, vingt ans, c'eût été impensable. La vraie rupture sarkozyenne est là. Dans la fête au Fouquet's avec les mickeys, dans la croisière dorée sur le yacht de Bolloré, dans la Rolex au poignet, les Ray Ban sur le nez, Carla à Disney, bref tout le côté « bling bling » et paillettes des hippies devenus yuppies, passés du col mao à la chemise Armani.
Mais le plus important n'est pas forcément dans les apparences ; mais dans les origines. C'est ce qu'a bien saisi le fils Glucksmann qui publie avec son paternel, ex-révolutionnaire devenu commissionnaire, Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy(6). Dans un entretien donné au Point le 7 février, celui-là déclare: « Sans le relativisme de Mai, sans son slogan le plus fou, « Nous sommes tous des juifs allemands ; jamais il n 'aurait pu étre président de la République. 68 est une assomption du déracinement qui a donné la société " black-blanc-beur ", multiculturelle et ouverte dans laquelle nous vivons. »
Jusqu'alors, comme l'avait mentionné Jean-Marie Le Pen, la France avait toujours été présidée par des Français de souche qui savaient tâter le cul des vaches. Avec Sarkozy, c'est fini. Les paysans sont des « pauv'cons ». Pas seulement l'individu, pedzouille ou non, qui l'a apostrophé au Salon de l'agriculture, mais tous les péquenots, les Bretons, les « Français d'en bas » beaufs, ringards, dont Yasmina Reza (7) a rapporté, l'ayant suivi pas à pas durant toute la campagne, le mépris qu'il leur porte et avec quel cynisme il feint de s'en montrer proche.
L'étonnante ascension d'une Rachida Dati ou d'une Rama Yade participe évidemment de ce mouvement de « déracinement » initié en 68, poursuivi par leurs héritiers trotskistes, libertaires ou libéraux.
Certes SOS Racisme est passé par là, continuant ce travail de sape de la nation. Un certain communautarisme, promu par l'association antiraciste, importé du modèle anglo-saxon, propagé par les soixante-huitards, a imprégné la société française. « En 68, raconte Glucksmann père dans le même entretien, il y avait l'idée de la révolution, de Révolution française et donc de modèle français de révolution, mais aussi l'idée d'ouvrir les frontières, morales et physiques. » Il explique même comment des journalistes anglais et américains sur place lui disaient : « C'est fantastique, vous vous américanisez ! » Un article de journal The Economist allant même jusqu'à titrer: « Dany sauve le dollar » !

Soixante-huitard contrarié et soixante-huitard attardé
« Cohn-Bendit, ce n 'était pas la France éternelle, se souvient André Glusksmann, mais quelque chose qui se trouvait partout, à Paris comme à Berkeley... Une attitude mondialisée et mondialiste. » Le gros mot est lancé. la vérité sort encore une fois de la bouche des enfants de Mai. Nicolas Sarkozy est en train d'achever politiquement et socialement cette américanisation qui rime avec mondialisation.
De même, dans le choix de certains ministres issus du monde associatif, tels Kouchner, Hirsch ou Amara, la révolution de 68 est passée par là. Il s'agissait de se libérer de la logique verticale du pouvoir pour faire entrer la société clans l'Etat. Les soixante-huitards ont toujours lutté contre l'idée pour eux rétrograde, autoritaire, voire totalitaire que l'Etat crée la société. L'Etat source de la légitimité, politique et sociale leur semblait déjà le début de la tyrannie. C'est la rue, le pseudo-spontanéisme révolutionnaire, l'autogestion, qui constitue la société et la dynamique politique. Là comme ailleurs, il fallait être ouvert et « participatif » comme dirait Ségolène, elle aussi fille de 68 malgré ses airs de matrone austère.
« Société ouverte » contre « société fermée », « rupture » ou « révolution contre conservatisme » « liberté individuelle » contre « autorité traditionnelle », « autonomie » contre « hétéronomie ». Ce sont là les maîtres mots du libéralisme qui ont fleuri, certes de manière plus poétique, sur les murs de Paris en mai 68. Libertaires-libéraux, même slogan ! Cette Proximité terminologique et idéologique va jusqu'à la reprise du terme de « Grenelle » pour désigner une négociation en période de crise. « Grenelle de l'environnement » hier, « Grenelle de la culture » demain. Dany-Sarkozy, même combat! Quand le second dit « liquider 68 » le premier lui répond « oublier 68 » (Forget 68, titre de son livre d'entretiens). Qui des deux faut-il croire? Le « soixante-huitard contrarié » ou le soixante-huitard attardé ?
« Voyez comment l'héritage de Mai 68 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique » tonnait Nicolas Sarkozy : « Je propose aux Français de rompre réellement avec l'esprit, avec les comportements, avec les idées de Mai 68 »; « Je veux tourner la page de Mai 68. Mais il ne faut pas faire semblant. » C'était à Bercy, en pleine campagne du second tour de la présidentielle. Il y a seulement un peu plus d'un an.
1. Note pour l'Histoire: discours de Bercy le dimanche 29 avril 2007.
2. n° 2241 du 18 octobre 2007.
3. n° 23-10 du 9 janvier 2008.
4. 9 janvier 2008.
5. Entretiens avec Stéphane Paoli et Jean Viard, Editions de l'Aube, avril 2008, 128 pages, 12,90 euros.
6. DenoëL 2(X)8.
7. L'aube, le soir ou la nuit, Flammarion, 2007.
Jocelyn Delagarde le Choc du Mois - Mai 2008 -