lundi 30 juin 2008

La culture du mensonge

Nicolas Sarkozy l'affirme : sa politique d'immigration a permis une baisse spectaculaire de l'immigration de ... 4 989 personnes en 2005 ! Dans le même temps, 123 000 étrangers ont été naturalisés et plus de 750 000 immigrés ont obtenu un titre de séjour depuis 2002.
Ministre de l'Intérieur ou ministre de l'immigration permanente ? Depuis sa nomination Place Beauveau, Nicolas Sarkozy affiche un bilan comptable impressionnant en matière de naturalisation et de régularisation des étrangers
La baisse sophistique du nombre de titres de séjour accordés en 2005, (-2,5% par rapport à 2004) ne diminue en rien la pression constante des flux migratoires. En cinq ans de gouvernement UMP, plus de 750 000 étrangers ont obtenus un titre de séjour en France. Et Sarkozy fait "mieux" que la gauche dans ce domaine si l'on en juge par les chiffres officiels (186 918 titres de séjour accordés en 2005 contre 164 466 en 2001, sous la mandature Jospin).
"L'immigration est en baisse" affirme Sarkozy, mais combien d'étrangers ont intégré la colonne "Français de papier" grâce à la bienveillance du ministre de l'Intérieur ? Là aussi, les chiffres sont éloquents. 123 000 naturalisés en 2005, 133 808 un an auparavant.
"La France a une conception très ouverte de l'acquisition de la nationalité, elle naturalise plus que ses voisins européens"explique Jacqueline Costa-Lacou du Haut Conseil à l'intégration. Une vague de naturalisations qui ne témoigne pas d'un réel souci d'assimilation des populations étrangères. "Sur un échantillon d'étudiants, relève Jacques Bécot, fonctionnaire au ministère de l'Intérieur, nous avons constaté que les deux tiers choisissaient d'abord de se faire naturaliser pour des raisons d'opportunité."
Qu'en pense Sarkozy?
Eric Domard. Français d'Abord ! janvier 2007

vendredi 20 juin 2008

La loi sur la délinquance des mineurs

Nouvelle imposture de Sarkozy
La loi sur la délinquance des mineurs par Olivier Martinelli, membre du Bureau politique du FN.
En 20 ans, la délinquance des mineurs a augmenté de plus de 80 %. Responsables de 25 % desfairs constatés et de 50 % des «violences urbaines» en 2005, les mineurs délinquants sont au cœur de la loi de prévention de la délinquance en cours d'adoption par le Parlement. Simplement, contrairement aux rodomontades du ministre de l'Intérieur ; cette loi ne prévoit que quelques mesures d'ajustement, et ne met en œuvre aucune prévention efficace, ni aucune répression décidée, jugez-en par vous-mêmes ...
On nous dit: « En cas d'infractions graves des enfants, les parents seront privés d'allocations familiales. »
La «suspension» des allocations familiales n'est en fait qu'un différé de versement (on verse, mais plus tard). La «mise sous tutelle» des allocations, elle, est une aide extérieur de gestion des dépenses lorsque les parents n'arrivent pas à gérer correctement leur budget familial. Aucune de ces mesures ne prive les parents du bénéfice de ces prestations. Elles ne peuvent donc être efficaces pour sensibiliser les parents à leur rôle éducatif. La seule mesure efficace consisterait à créer une peine d'extinction temporaire des droits aux allocations en cas d'infractions pénales graves, puis de suppression définitive de ces droits en cas de récidive.
On nous dit: « L'institution de la présentation immédiate des mineurs va renforcer l'action répressive de la justice. »
Non, car le problème n'est pas la rapidité de jugement mais la certitude de la peine. Aussi longtemps que l'idéologie du criminel-victime-de-la-société dominera une bonne partie de la magistrature, le principe même de la sanction et donc, par exemple, le recours à l'incarcération, sera délégitimé. En 2005, sur 1651 mineurs déférés au parquet de Seine-Saint-Denis, seuls 132 ont été écroués, entraînant chez les jeunes délinquants un sentiment général d'impunité qui est intrinsèquement criminogène.
On nous dit : « La loi crée des établissements permettant un travail psychologique, éducatif et social sur les faits commis
C'était déjà l'un des objectifs des Centres d'éducations renforcés, des Centres éducatifs fermés et des centres de placement immédiat, qui n'ont pas empêché l'explosion de la délinquance et remplaçaient (mal) les anciennes maisons de correction.
Depuis la suppression de ces dernières, l'incarcération des mineurs est devenue la seule mesure privative de liberté qui peut les toucher, le problème c'est qu'en France elle est homéopathique (407 mineurs emprisonnés seulement en 2004 après condamnation). Il faut donc rouvrir les maisons de correction pour les mineurs multirécidivistes et les chefs de bande.
On nous dit: « Le maire pourra effectuer un rappel à l'ordre du mineur sllsceptible de porter atteinte à l'ordre public. »
De l'aveu même du ministre de l'Intérieur, le maire n'a aucun pouvoir de sanction. Son «rappel à l'ordre» risque de faire bien pâle figure face aux violences urbaines des banlieues. Si elle était faite pour éradiquer vraiment les troubles, la loi devrait permettre au maire d'établir le couvre-feu, quand c'est nécessaire dans certaines zones, afin d'interdire aux enfants de moins de 16 ans de sortir sans accompagnement du domicile familial.
On nous dit: « La loi de 1970 sur la toxicomanie, inappliquée car trop répressive, devait être modifiée.»
La loi de 1970 contre la toxicomanie prévoyait une peine d'un an de prison pour la consommation de cannabis. Lex, dura lex, sed lex. Dès lors, soyons clairs, monsieur le Ministre : qui n'appliquait pas la loi ? Certains magistrats ? Depuis quand ont-ils le droit de juger les lois ? Ce sont les délinquants qu'ils doivent juger ! C'est un comble ! En France, comme dans tous les États de droit, l'inapplication de la loi doit tomber sous le coup de la loi ! Cela pose le problème de la mise en cause pénale des juges. Pourquoi seraient-ils en effet les seuls qui ne risquent rien ?
Français d'Abord novembre 2006

Cachan, la rupture selon Sarkozy ...

Après avoir tenté d'orchestrer fin août une évacuation médiatique du squat de Cachan, Nicolas Sarkozy s'est dépêtré provisoirement du bourbier en promettant le relogement et la régularisation pour tous les étrangers, clandestins compris. Un aperçu de cette rupture dont le ministre candidat a fait son slogan de campagne électorale.
« On connaissait déjà la scandaleuse et antirépublicaine discrimination positive. Celle-ci va bien au-delà : elle s'exerce non seulement au profit d'étrangers, mais de seuls étrangers pouvant prouver qu'ils sont en situation irrégulière. Le message est clair : venez en France, venez-y de façon illégale, vous serez les premiers à trouver un logement. » Jean-Marie Le Pen ne pouvait pas mieux résumer deux mois d'imbroglio politique, où le ministre de l'Intérieur s'est pris les pieds dans le tapis, donnant à l'opinion publique l'exacte image de sa duplicité en matière d'immigration.
De l'opération médiatique visant à démontrer sa détermination à lutter contre l'immigration clandestine, au protocole d'accord signé le 5 octobre et satisfaisant toutes les revendications maximalistes des squatteurs et de leurs tuteurs politiques, Nicolas Sarkozy a symbolisé toute la faiblesse et l'impuissance d'un État de droit qu'il entend pourtant incarner.
Ce que le ministre de l'Intérieur présente comme une sortie de crise honorable entraîne de lourdes conséquences aussi bien sur le plan politique que financier, 120 hébergements provisoires pour les étrangers en situation régulière, relogement des clandestins avant la réexamination de tous les dossiers par le ministère de l'Intérieur... Les 200 000 SDF que compte la France apprécieront ! Les contribuables français aussi, auxquels l'État va adresser la facture. En effet, l'hébergement provisoire dans des hôtels ou des foyers coûte en moyenne 720 euros par mois et par personne. Pour ne rappeler qu'un exemple, en 1993, l'hébergement provisoire des Maliens de Vincennes avait coûté au ministère des Affaires sociales 17,3 millions d'euros.
La Licra et SOS Racisme, chargés de jouer les médiateurs par Nicolas Sarkozy ( et dont on peut douter de l'impartialité dans ce domaine ) ont obtenu ce que l'extrême gauche immigrationniste avait exigé dès le le début de l'affaire : la validation d'une immigration permanente et la primauté «du droit à» sur le respect de la loi républicaine.
Éric Domard : Français d'Abord novembre 2006

vendredi 6 juin 2008

LES FAUX CADEAUX DE SARKOZY

Noël en mai, Sarkozy promet et accorde. Avouant de cette façon qu'il est hors d'état d'agir directement pour accroître le pouvoir d'achat des Français, le petit roi de l'EIysée leur apporte une compensation, intitulée « intéressement ». Devant les salariés de Poclain Hydraulics, dans l'Oise, il a révélé son plan magique, destiné à restaurer sa popularité, et, peut-être, à mettre du beurre dans les épinards des salariés, une opération d'incitation à un intéressement élargi, transformée en obligation en 2010. Après des éloges de rigueur, le doute est vite apparu, chez tous les intéressés, salariés comme patrons, et économistes.
Depuis 1959, le fameux intéressement des salariés était facultatif. Le voici qui va devenir obligatoire dans moins de deux ans. Cette nouvelle disposition s'adresse aux PME de moins de 50 salariés (dont 11 % seulement, intéressent leurs salariés), et devrait augmenter considérablement le nombre des bénéficiaires, 4 870 000 à 2005, dernier chiffre connu, environ 8 millions n'étant pas couverts. Sarkozy, dans ce cadre, ne tient pas compte de la situation économique ponctuelle des entreprises, ce qui réservera des surprises. Un peu plus de la moitié des entreprises accordent l'intéressement à leur personnel, Sarkozy vise par conséquent un quasi doublement. Il s'agit là du remplacement des augmentations de salaires par un autre procédé. Il n' y a qu' un hic, l'intéressement s'avère très variable d'un employeur à l'autre. Parfois, son montant est presque, symbolique, car il est fonction des résultats.
Le fisc gagnant
Si les PME ne signent pas d'accord d'intéressement, c'est du fait qu'ils sont contraignants sur trois années. Dans l'univers mondialisé, la visibilité des carnets de commande sur une période triennale, relève de l' aléatoire. Comme l'intéressement est déjà en soi avantageux fiscalement, les grandes entreprises sont engagées depuis longtemps dans le système. Celles que Sarkozy veut appâter en plus avec un crédit d'impôt de 20 % se trouvent dans des secteurs à problèmes, à trésorerie réduite. Cadeau fiscal supplémentaire ou non, elles ne s'engageront pas dans le système, car elles subiront une charge de plus sur leur compétitivité, et elles ne pourront verser des sommes suffisamment conséquentes pour des salariés, plus motivés par des augmentations classiques.
Une mesure bourrée de pièges
Celles qui sont engagées dans l' intéressement sont incitées à mieux faire par un crédit d'impôt de 20 %, sur les sommes versées en plus uniquement, ce qui en limite fortement l' aspect positif. Le gouvernement fait un geste au rabais, qui aboutira sans doute à un flop majeur. D'autant plus que la plupart des syndicats, directement concernés, puisqu'il y a obligatoirement accord d'entreprise sur un tel sujet, préfèrent les augmentations salariales, plus sûres. Dans ce domaine, Sarkozy a fait miroiter qu'il allait contraindre le quart des entreprises de plus de 50 salariés n' ouvrant pas de négociations salariales annuelles à en passer par là. Or, il n'y a aucune obligation de résultats. Ce qui rend « l'obligation » illusoire, et partant, les sanctions financières brandies nulles et non avenues,
L'autre geste spectaculaire, sur la fin du blocage de l'argent de la participation, est bourré de pièges. D'abord, l'épargne quelque peu « forcée » du système est détruite, ce qui n'aura pas que des avantages. En effet, première répercussion négative, le régime fiscal change. Les sommes immobilisées cinq ans sont à ce terme exonérées d'impôts sur le revenu. Pas celles utilisées sur l'année, qui seront fiscalisées. Certes, ce sera au choix du salarié, lequel est souvent dans l'obligation de recourir à toutes ses disponibilités, en cas de « coup dur », ou qui préfère parfois les placer. Il sera donc perdant, au profit du fisc. La générosité de Sarkozy profitera à Bercy. Ensuite, les fonds de la participation, avant leur versement, alimentaient les dispositifs d'épargne retraite. Qui perdront une grande partie de cette ressource. Au moment où les retraites sont menacées. Les pensionnés ne diront pas merci à Sarkozy.
Alexandre MARTIN National Hebdo du 5 au 11 juin 2008

SARKOZY, PRÉSIDENT OU PREMIER MINISTRE ?

• Plus de petit déjeuner des leaders de la majorité pour Fillon. « S'il veut les inviter, il peut faire ça le soir ou le week-end. » Réunion des directeurs de cabinet des ministres boycottée par au moins un sur deux. Aucune initiative gouvernementale en matière de loi ne lui est laissée. Organisation d'un G7, 7 ministres n'ayant pour patron que Sarkozy chargés de le court-circuiter. Montée en puissance de Xavier Bertrand, éventuel remplaçant. Heurts quasi quotidiens entre Matignon et l'Elysée. Quasi interdiction de voyages à l'étranger alors que le Président multiplie les voyages. Délestage de la direction de la réforme de la Constitution de Matignon à l' Elysée. Etc. Etc. Voilà quelques-uns des éléments des dernières semaines relatifs à François Fillon. Gaulliste godillot, puis chiraquien godillot, François Fillon a l'habitute d'encaisser. Son parcours, il l'a réalisé haut la main, marche par marche. Il n'est pas énarque, il n'a pas de grand diplôme. Il est permanent politique depuis sa prime jeunesse. Il a appris à encaisser et à entendre. Si Nicolas Sarkozy s'attendait à une erreur, à un éclat, à une saute d'humeur, il s'est trompé. Ce sera à lui de virer Fillon et à personne d'autre.

Dans la logique des Institutions, le premier est élu, le second est nommé: C'est là toute la différence, sauf que Fillon a la confiance des élus, étant un élu lui-même. On l'a vu dans l'affaire du référendum sur la Turquie dans l' Union européenne. Une décision adoptée contre l'Elysée à la suite de l'intervention de quelques députés qui ont refusé de se coucher, tel Jean-Luc Warsmann, pourtant guère connu pour son « droitisme » (en son temps, il avait voté diverses mesures Aubry). Comme le disait si bien Jean-Louis Borloo, « Sarkozy est le premier responsable de la Ve République qui, pour être Premier ministre, soit passé par la case Elysée ». Comme s'il voulait concentrer tous les pouvoirs, très loin de la fonction définie par Charles De Gaulle : un rôle régalien, au dessus des partis et des hommes, des fratries et des coteries. En charge de la politique étrangère, de la Défense et bien peu du quotidien. Définissant quelques grandes impulsions, donnant quelques grandes lignes mais n'apparaissant pas comme le pompier de service, des pêcheurs du Guilvinec jusqu'aux victimes de tel ou tel accident. Cette chute dans les sondages, il en est le principal responsable et à la fois la principale victime. Même s'il aimerait bien faire porter le chapeau à Fillon le rusé, Fillon l'édredon.
National Hebdo du 5 au 11 juin 2008