mercredi 3 décembre 2008

Les fourberies de Sarko

Conscient de l'appui total du gouvernement à son concurrent prévisible à la présidence du CNPF (Jean Gandois de Péchiney), Jean-Louis Giral n'y est pas allé avec le dos de la cuiller. Il a ainsi commenté les déclarations de Nicolas Sarkozy sur l'avenir de la pression fiscale : « C'est un débat indigne d'un gouvernement. Il est regrettable d'opposer les citoyens aux entreprises. La richesse des entreprises crée en effet la richesse des citoyens. »
Sans préjuger des motivations de Jean-Michel Giral : il faut reconnaître qu'il stigmatise avec raison le jeu malsain de Sarkozy. Celui-ci était placé devant un problème embarrassant : comment avouer que les baisses d'impôts promises pour 1995 ne seraient pas tenues ?
Pour s'en débarrasser, il a alors lancé le faux et dangereux débat du « choix fiscal » : ou l'on baisse les charges des entreprises, afin de faciliter l'embauche, et l'on renonce à diminuer l'impôt sur le revenu ; ou l'on tient les promesses concernant cet impôt sur les citoyens, et tant pis pour les entreprises. Résultat (voulu par Balladur et Sarkozy) : leur majorité se divise, l'UDF est plutôt pour l'allégement des charges des entreprises, le RPR plutôt pour le geste en faveur des ménages. De la sorte, en vertu du consensus obligatoire, le gouvernement se libère de toute obligation, et ne fait rien. Simple, mais il fallait y penser. Au passage, on peut relever que le libéral Sarkozy reprend tout bonnement l'argumentation communiste opposant les « cadeaux » (ou prétendus tels) aux entreprises et l'intérêt des salariés, piège mortel.
✍ National Hebdo du 26 mai au 1er juin 1994

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