mercredi 8 août 2007

Sarkozy, mufti de la république

Plusieurs fois reportées pour cause de graves dissensions internes, les élections du Conseil français du culte musulman ont eu lieu le 19 juin. Ça tombait bien: Nicolas Sarkozy, qui avait créé le machin lors de son premier séjour ppace Beauvau, était revenu à l'Intérieur.

En créant le CFCM, et en nommant à sa tête Dalil Boubakeur sans même attendre les premières élections, Sarkozy faisait de l'islam une religion d'Etat, comme l'avait noté le cardinal Lustiger. La seule religion d'Etat en France, république laïque qui « ne reconnaît aucun culte ».

On aurait pu penser que, pour la nouvelle élection, il se serait tenu à l'écart. Mais non. Sarkozy, qui a pourtant tant à faire à l'Intérieur et tant de plates-bandes à piétiner ailleurs (comme dit son collègue Clément qui en sait quelque chose) était là de nouveau, au premier plan.

D'abord, il s'est hautement félicité de la participation, qui montrait une «forte implication» des musulmans dans le scrutin. On remarquera seulement que les électeurs étaient des délégués des mosquées, désignés précisément et uniquement pour participer à ce scrutin. Une participation de 85 % n'a donc rien de remarquable.

Puis c'est lui qui s'est fortement impliqué dans l'élection du bureau. L'UOIF avait décidé de présenter une liste contre la liste officielle de Boubakeur. Alors, samedi, Nicolas Sarkozy s'est rendu au siège de l'UOIF pour parlementer avec les mutins. Et il a réussi à arracher le ralliement de l'UOIF à la liste unique, en donnant à l'organisation islamiste le siège de trésorier (en plus de la vice-présidence confiée comme avant à son secrétaire général Fouad Alaoui).

Le lendemain avait lieu l'élection du bureau, à savoir de la liste unique. Nicolas Sarkozy a tenu à participer à la réunion, pour être sûr que tout se déroulerait comme il l' avait prévu. Et il en a profité pour faire un nouveau discours sur« l'islam de France » ...
Bref, Sarkozy est plus que jamais le vrai président du CFCM : le mufti de la République, comme on dit dans les pays arabo-musulmans.

Sources: Yves DAOUDAL National Hebdo - semaine du 30 juin au 6 juillet 2005

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