samedi 4 août 2007

La rupture promise par Sarkozy

Rouxel Jean - vendredi 13 juillet 2007

Au plan économique, il y a des différences entre la politique menée par l’équipe emmenée par Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, mais pas vraiment de rupture.

Le fiscalisme, qui amène les Français à travailler pour l’État et autres collectivités publiques jusqu’au 15 juillet, ne peinant pour leur propre compte, en moyenne, qu’à partir du 16 juillet, se manifeste en premier lieu dans un niveau de dépenses publiques beaucoup trop élevé, de l’ordre de 53 % du produit intérieur brut.

Le gouvernement promet de les stabiliser en volume. Ce qui ne serait pas si mal : le poids de la dépense publique baissera en termes relatifs parallèlement à la croissance. Si un tel engagement avait été pris, et tenu, depuis 20 ans, nous serions à 45 % de dépenses publiques, et donc « libérés » un mois plus tôt.

Une telle promesse – avec un retour à l’équilibre budgétaire en 2012 seulement – n’est pas à la hauteur de la situation. Car tandis que nous avançons à petits pas, nos concurrents développés sont au trot, et ceux des pays émergents au galop ! Chez nous la croissance est entre 2 et 2,5 %. Elle est entre 5 et 6 % au niveau mondial…

Ne voulant pas affronter les forces du statu quo, le président limite ses réformes à ce à quoi les syndicats ne peuvent pas s’opposer. Mais toujours, chez nous, après un délai de décence, ou « état de grâce », la rue prétend défaire ce que les urnes avaient choisi.

Ce moment viendra, inévitablement. Et peut-être plus tôt qu’on ne le croit. C’est là qu’intervient la stratégie politique du chef de l’État. En débauchant au PS, il ébranle aussi toute la classe parlante.
Difficile, dans un tel contexte, d’appeler à la grève générale.
Pour l’instant…

Les commentateurs saluent l’artiste qui invite tour à tour les hiérarques socialistes à l’Élysée. Sans doute n’a-t-il rien à craindre de ce côté-là, avant quelque temps.

Mais, en politique, ce n’est pas tant de ses adversaires qu’on a le plus à redouter, mais plutôt de ses propres électeurs, qui vous lâchent quand ils se sentent bernés. Voir Madame Christine Boutin inviter l’association « Droit au logement », spécialisée dans les occupations violentes de bâtiments publics ou privés - et donc grand contempteur du droit de propriété - à participer à une commission sur le suivi du nouveau « droit opposable au logement », dont Nicolas Sarkozy est un farouche partisan, a dû causer un certain malaise chez beaucoup d’électeurs de ce dernier…

Source : www.les4verites.com

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