jeudi 6 novembre 2008

Sarkozy, ministre capitulard...

Nommé pour calmer les électeurs de droite effrayés par l'explosion de deux phénomènes intrinsèquement liés, l'insécurité et l'immigration, Nicolas Sarkozy n'aura réussi jusqu'à présent qu'à rassurer les officines immigrationnistes et autres lobbies antinationaux. En six mois, « le premier flic de France » se sera débarrassé de cette spécieuse réputation droitière qui lui collait à la peau, cédant sur toutes les exigences, allant plus loin que ses prédécesseurs socialistes dans la politique de renoncement. De la capitulation à la collaboration, tour d'horizon des petites trahisons sarkoziennes.
✐ Clandestins
« Je crois qu'il ne veut surtout pas passer pour le Pasqua de sa génération.» Le propos est d'un habitué des réunions organisées par la place Beauvau, interlocuteur incontournable du pouvoir, Malek Boutih, président de SOS Racisme. L'ancien ministre de l'Intérieur avait au moins réussi à expulser 101 Maliens avant de rentrer dans le rang et réclamer, une fois dans l'opposition, la régularisation de tous les clandestins. On ne peut pas en dire autant d'un Nicolas Sarkozy qui distribue à tour de bras les cartes de séjour, concrétisant les promesses socialistes d'une régularisation de tous les clandestins qui n'ont jamais été expulsés. Jamais un ministre de l'Intérieur n'avait autant fait l'unanimité autour de lui dans une nébuleuse immigrationniste qui multiplie à son égard les commentaires élogieux. Il faut dire que l'ancien maire de Neuilly cède sur tout, sur les exigences toujours plus extrémistes des coordinations de clandestins cornaquées par les pétitionnaires d'extrême-gauche, accepte sans broncher l'occupation des églises, ne s'offusque pas quand deux municipalités font voter en toute illégalité leurs ressortissants étrangers. Les agitateurs, porte-parole d'étrangers entrés illégalement sur le territoire et qui violent doublement la loi en s'y maintenant, ont leur entrée place Beauvau pendant que les préfets, dépassés par la marée humaine de clandestins venant déposer une demande de régularisation, sont priés par leur ministre, de tutelle de réexaminer, au cas par cas, des situations qui seront à moyen terme soit régularisées soit maintenues dans le statut quo de la clandestinité. Mais comme si cette immigrationnite aiguë ne suffisait pas, le ministre de l'Intérieur enjoint ces mêmes préfets à désigner un «correspondant» dans chaque département « pour faciliter le dialogue avec les associations ». Associations qui pour la plupart réclament une régularisation sans condition de tous les étrangers et un assouplissement des textes législatifs déjà vidés de toute leur substance coercitive et qui, en portant assistance aux clandestins, bafouent la loi que le ministre de l'Intérieur est censé faire respecter !
✐ Réfugiés
Programmée en avril, la fermeture du centre de Sangatte ne règle pas la question de ses occupants. Que faire de ces milliers de pseudos réfugiés politiques en transit sur notre sol mais qui y resteront si l'Angleterre ne les accueille pas parce que la législation sociale française est autant incitatrice que son homologue britannique ? Les expulser comme l'ont fait sans état d'âme les autorités australiennes, il y a un an dans l'affaire du Tampa ? Politiquement inconcevable pour un gouvernement aux ordres du lobby immigrationniste et un ministre de l'Intérieur qui clame son opposition à « l'immigration zéro », affirmant que la France « a besoin d'immigrés » quand le chômage a augmenté pour le 14e mois consécutif en août et que près de 2,5 millions de personnes sont sans emploi. Reste la sempiternelle politique d'aide au retour, mise en place entre 1991 et 1999 qui s'est conclue par un échec flagrant (422 volontaires sur 10 000 bénéficiaires potentiels dont la plupart ont regagné la France une fois le pécule dépensé).
Aujourd'hui ce sont 2000 euros que le ministre de l'Intérieur propose d'accorder à chaque clandestin afghan dans le cadre « d'un retour volontaire ». Outre que cette échappatoire gouvernementale n'offre aucune garantie sur le rapatriement de ces hors-la-loi (quand bien même en apporterait-il, pourquoi l'État devrait payer et donc le contribuable mettre la main à la poche pour prier des étrangers en situation irrégulière de respecter les lois), il n'assure pas d'alternative coercitive à l'échec d'une telle politique. Le ministre de l'Intérieur s'est en effet empressé de préciser qu'après le 1er mars 2003 « tous ceux qui seront interpellés en situation irrégulière seront reconduits à la frontière à l'exception des personnes dont le retour sera jugé préjudiciable par le HCR ». Le Haut Commissariat aux réfugiés qui, rappelons-le, dénonce les politiques trop restrictives du droit d'asile des pays européens et réclame son assouplissement. Un vœu en partie exaucé par le gouvernement qui dans sa réforme de la politique d'asile entend améliorer le niveau de protection accordée aux personnes persécutées en étendant le statut de réfugié aux « personnes menacées de persécution par des acteurs non étatiques, et non plus seulement par des États ». Ce qui dans l'Afghanistan tribalisé s'applique à tout le monde. Une générosité du ministre de l'Intérieur politiquement irresponsable et moralement scandaleuse quand dans le même temps, en Normandie, un chômeur de 59 ans a été contraint de creuser lui-même la tombe de sa femme faute de moyens suffisants et aux refus des pouvoirs publics de prendre en charge l'enterrement de son épouse.
✐ Corse
Il aura fallu un «message» des terroristes du FLNC dont les élus «nationalistes» ne sont que les porte-parole politiques (une tentative d'attentat contre la trésorerie générale des Alpes-Maritimes à Nice) pour que le ministre de l'Intérieur satisfasse une revendication « centrale et prioritaire dans l'ordre chronologique » du processus d'indépendance de la Corse : le regroupement des terroristes dans un centre pénitentiaire insulaire. Une mesure préconisée par le gouvernement Jospin en 2001, qui avait provoqué la fureur d'une droite toujours de droite quand elle se trouve dans l'opposition. Sauf qu'à l'époque Daniel Vaillant, titulaire du poste avait parlé de «rapprochement» et non de «regroupement» qui plus est dans des prisons corses qui offrent toutes les garanties... d'insécurité. C'est en effet dans ces centres de rétention ouverts aux quatre vents que nombre d'assassinats ayant frappé à la fin des années 90 la mouvance indépendantiste ont été commandités par des hommes de factions rivales se trouvant derrière les barreaux ! Or si l'on peut planifier des meurtres à distance d'une prison, l'on peut tout aussi facilement s'en évader. Après avoir cédé sur l'enseignement obligatoire de la langue corse, le transfert de compétences législatives, l'État capitule sur un nouvel oukase d'organisations terroristes qui à coup d'attentats ou de simples menaces se rapprochent de leur dessein : l'indépendance à moyen terme de l'île de Beauté.
✐ L'islam
C'est au moment où s'est ouvert à Paris le procès des auteurs présumés de l'attentat de 1995 à Paris, que le ministre de l'Intérieur a réaffirmé son souhait de mener à bien la consultation sur l'organisation de l'islam en France. Sujet sensible qui avait embarrassé son prédécesseur socialiste et provoqué des remous dans la mouvance islamiste partagée entre modérés et radicaux. Dans un contexte international délicat où un embrasement en Irak pourrait susciter une explosion des banlieues et raviver les réseaux islamistes dormant, Nicolas Sarkozy se dit convaincu que « l'islam saurait comme les autres religions passer les compromis entre ses convictions religieuses et le respect des principes fondamentaux de la République ». Des principes que la très radicale Union des organisations islamiques de France (UOIF) très implantée dans les banlieues, conteste ouvertement en réclamant notamment le port du voile à l'école et l'interdiction pour les jeunes musulmanes d'aller à la piscine. Cette organisation est également très proche de la Ligue islamique mondiale dont le secrétaire général Abdallah Turkia a récemment entamé une visite en France et a été reçu par le ministre de l'Intérieur. Financés par l'Arabie Saoudite, prônant un islam rigoriste, plusieurs des cadres et imams de cette nébuleuse sont formés par l'organisation égyptienne, les Frères musulmans, cataloguée comme terroriste par les autorités du Caire et dont la connexion avec El Qaida a été maintes fois prouvée. Ce qui n'inquiète guère le ministre de l'Intérieur pas plus que l'implication croissante de l'organisation dans le financement de la construction de mosquées (ce qui est déjà le cas de celles de Mantes-la-Jolie et d'Évry en banlieue parisienne) et pourrait concerner les futurs lieux de culte mahométans de Strasbourg et Marseille.
✍ Éric Domard Français d'Abord ! novembre 2002

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