lundi 3 novembre 2008

Sarkozy pas mieux que Chevènement !

Dans le domaine crucial de la maîtrise des flux migratoires, le ministre de l'Intérieur marche servilement dans les pas de son prédécesseur.
Même duplicité dans le discours et même impuissance à juguler une substitution de peuplement dont la majorité présidentielle partage avec les socialistes la co-responsabilité.
Nicolas Sarkozy est indéniablement devenu le Docteur Jekill et M. Hyde de la politique française. Il y a le ministre qui semble perpétuellement en campagne électorale, pontifiant devant des commissaires de police au mois de juin sa détermination à s'attaquer à bras le corps au problème de l'insécurité, à l'immigration clandestine, promettant aux élus de légiférer sur le droit d'asile et les centres d'accueil des réfugiés et puis il y a le ministre de l'Intérieur, pusillanime, adepte d'une rhétorique biaisée et à la politique ambivalente.
Les dizaines de milliers de clandestins qui bafouent quotidiennement l'autorité de l'État n'ont pas eu besoin de hausser le ton pour faire plier le tigre de papier de la place Beauvau. Manifestations à Paris, occupation scandaleuse de la basilique de Saint-Denis, grèves de la faim à répétition ... les méthodes illicites n'ont pas changé depuis 1997 et produisent leurs mêmes effets dévastateurs : une capitulation de l'État devant la stratégie du chantage. Reçue le 27 août au ministère de l'Intérieur, une coordination de clandestins en est repartie après avoir déposé une liste de 1 150 étrangers en situation irrégulière à régulariser sans condition ! Appuyée par le maire stalinien (et grand ami de Jacques Chirac) de Saint-Denis, Patrick Braouezec, la démarche est d'abord un avertissement adressé par la nébuleuse immigrationniste au gouvernement Raffarin. Saluant ce « nouveau sursaut », Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'Homme, ne cache pas que l'objectif de cette opération est d'obtenir comme en 1997 une « opération générale de régularisation. On aura besoin de cette mobilisation pour lutter contre les projets qui se préparent sur le droit d'asile et d'immigration ».
Frilosité de rigueur !
Nicolas Sarkozy a semble-t-il parfaitement entendu le message comminatoire. À la détermination des premiers jours dont le ministre avait accoutumé les électeurs, a succédé une frilosité de mauvais aloi.
La fermeture du centre de Sangatte est aujourd'hui au point mort. Londres rechigne à réformer sa législation sur l'accueil des réfugiés, et le sort des 1 300 clandestins présents n'est toujours pas réglé. Aux élus de Basse-Normandie paniqués devant l'afflux de demandeurs d'asile qui sont dans leur immense majorité des réfugiés économiques (dans le Calvados les demandes d'asile politique triplent chaque année et sont passées de 80 en 1999, à 220 en 2000 avant d'atteindre le chiffre de 634 en 2001), le ministre de l'Intérieur, dos au mur, s'est empressé de plagier la phraséologie de ses prédécesseurs, s'engageant à renforcer la présence policière et à prendre des mesures contre les passeurs.
Sur les questions de fond et notamment l'indispensable refonte du droit d'asile, le gouvernement qui en a fait pendant la campagne électorale la pierre angulaire de sa politique d'immigration est aujourd'hui contraint à faire de la figuration ne pouvant rien entreprendre sans l'aval de Bruxelles qui fixe les conditions pour le moins laxistes d'accueil des réfugiés dans l'Union européenne. Reste, derrière cet écran de fumée, les discours péremptoires d'un ministre sans pouvoirs, condamné à agir en apparence.
E D Français d'Abord! septembre 2002

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