mardi 18 septembre 2007

Service minimum dans les transports: le président a reculé

Comme nous l'avions pronostiqué, Nicolas Sarkozy a calé en route dans sa volonté d'instaurer un service minimum dans les transports publics. Les syndicats ont beau crier à qui veut les entendre que la loi votée par le Parlement cet été «menace gravement le droit de grève», elle est, en réalité, beaucoup moins radicale qu'annoncé. Le texte, ne prévoit, en effet, aucune possibilité de réquisitionner des grévistes. Et on cherchera en vain la mention, pourtant promise par le candidat, d'un maintien du trafic aux heures d'entrée et de sortie de bureau. Notre loi est une bluette comparée à la réglementation allemande: outre-Rhin, la justice peut interdire toute grève des cheminots dès lors qu'elle serait susceptible "d'engendrer un trop grand préjudice économique"
Le recul du gouvernement sur ce dossier clé pourrait avoir des conséquences plus importantes qu'on l'imagine. En l'absence d'un réel service minimum, notamment à la SNCF, Nicolas Sarkozy, qui entend réformer les régimes spéciaux des retraites, risque fort de se trouver dans une situation semblable à celle de 1995. A l'époque, Alain Juppé, qui voulait lui aussi réformer le statut des cheminots, avait dû faire machine arrière après trois semaines de grève qui avaient paralysé la France.
Cette demi-victoire n'empêche pas certains syndicats, CGT en tête, d'annoncer une possible riposte pour septembre, Coupe du monde de rugby ou pas. Ils ne digèrent pas l'obligation faite aux grévistes de se déclarer à leur employeur deux jours avant tout mouvement. Une disposition qu'ils jugent carrément «liberticide».
Anne Rosencher. Capital.

Aucun commentaire: