dimanche 30 septembre 2007

Le Béria du mois

Entre les deux tours de l'élection présidentielle, Français d'Abord lançait ses " Béria d'or ", décernés aux meilleurs prosélytes du sanguinaire chef de la police politique soviétique (cf. FDA n° 364) Chaque mois la rédaction désigne un pitoyable lauréat.

Nicolas Sarkozy

"Le pire c'est que l'on commence par réfléchir doctement aux arguments ainsi mis en avant en oubliant qu'il s'agit justement de la négation de la première des valeurs républicaines: le mérite individuel qui doit être apprécié en faisant abstraction de l'origine, de la race ou de tout autre élément discriminant". C'était en 2001 à une époque où le très ambitieux ministre de l'Intérieur ne pensait pas à voix haute à l'Élysée. Une époque où il ne fallait pas trop désespérer l'électeur de droite ulcéré par la litanie des désastreuses conséquences de la pression migratoire. Deux ans après, la discrimination positive n'est plus un tabou pour Sarkozy, elle est même _ devenue une nouvelle carotte électorale frénétiquement agitée sous le nez des populations immigrées. Sur le plateau de France 2 lors de l'émission "100 minutes pour convaincre", le ministre de l'Intérieur s'est rallié toute honte bue au concept aujourd'hui battu en brèche outre-Atlantique, là même où il est né. "Il y a des territoires qui ont tellement de handicaps qu'ils doivent bénéficier de traitements dérogatoires pour se développer", plaide le locataire de la place Beauvau, éludant l'inefficacité chronique d'une telle politique sur le rétablissement de la paix civile dans les banlieues. Les jeunes du Val-Fourré où le ministre de Chirac s'est rendu pour démontrer à Jean-Marie Le Pen qu'il n'y avait pas de quartiers interdits en République, n'ont que faire des discours et autres flatteries électoralistes. C'est à coups d'insultes et de jets de projectiles qu'ils ont contraint Sarkozy à repartir la queue entre les jambes. Une gifle qui aurait pu être salvatrice si elle avait enfin fait prendre conscience au petit gesticulateur de la nocivité de la politique d'immigration telle qu'elle est conçue actuellement. Or par un désastreux effet de dépendance, elle ne fait que conforter celui qui rêve d'être Calife à la place du Calife dans ces certitudes cosmopolites. Après l'abolition de la double peine, Sarkozy veut encore aller plus loin, "faire ce que la gauche n'a pas osé faire", en annonçant "la nomination d'un préfet musulman". Cette frénésie communautariste fait froid dans le dos tant elle illustre le double jeu d'un homme dévoré par l'ambition, et qui pour assouvir sa soif de pouvoir, est prêt à tout surtout au pire.

Éric Domard, Français d'Abord, 2003.

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