dimanche 26 octobre 2008

Pendant que Sarkozy pérore, la délinquance augmente

Six jours après la conférence de presse où le Premier ministre a détaillé son catalogue de mesures censées promouvoir une « croissance sociale », Nicolas Sarkozy a présenté son propre catalogue, en tant que président de l'UMP, lors de la convention économique de son parti, intitulée Le nouveau modèle français, un travail pour chacun, du pouvoir d'achat pour tous (en résumé : demain on rase gratis). C'est précisément la perspective de cette convention qui avait poussé Dominique de Villepin à formuler tout un train de nouvelles mesures, afin de couper l'herbe sous le pied de son rival.
Sarkozy était donc contraint à la surenchère. Et l'on n'a pas été déçu. Il a expliqué qu'en dix ans (ses deux quinquennats ?) il pouvait « ramener le taux de chômage à moins de 5 % de la population, c'est-à-dire revenir au plein emploi ». Il a déclaré qu'il fallait aller « plus loin » que la simplification de l'impôt sur le revenu annoncée par Villepin, « en mettant notre système fiscal au service de la croissance ». Aucun Français ne doit payer en impôt plus de 50 % des revenus de son travail, l'ISF doit être réformée « dès cet automne », etc.
On a pu remarquer le soutien explicite, voire tonitruant, d'Edouard Balladur à son ancien conseiller et porte-parole, et aussi la présence du Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen. Car la France doit s'inspirer d'autres pays européens, dit Sarkozy, et son « nouveau modèle français » est explicitement le modèle danois.
Au moment même où Nicolas Sarkozy, avec sa casquette de président de l'UMP, expliquait comment il pouvait annihiler le chômage et faire baisser les impôts, le ministère de l'Intérieur, celui dont le ministre est Nicolas Sarkozy, faisait savoir que la délinquance avait officiellement augmenté de près de 2 % en août par rapport au même mois de l'année dernière, la délinquance de voie publique ayant à elle seule augmenté de près de 2,5 %.
Le ministre qui veut mettre « tous les voyous en prison » devrait logiquement commencer par cela, avant de se livrer à sa démagogie présidentielle.
Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen relève cette coïncidence significative, et ajoute : « Qui peut croire aux promesses de M. Sarkozy ? Les Français attendent que le ministre de l'Intérieur, s' occupe de faire baisser la délinquance, dans les faits et non en paroles, avant de leur expliquer ce qu'il peut faire dans d'autres domaines. »
✍ Y.D. National Hebdo du 15 au 21 septembre 2005

Aucun commentaire: