jeudi 30 octobre 2008

LA FRANCE DE DEMAIN : MOSAÏQUE DES COMMUNAUTÉS OU CREUSET NATIONAL ?

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a estimé que la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat « peut supporter un toilettage », en ouvrant un colloque sur le centenaire de cette loi à l'Académie des sciences politiques et morales à Paris.
Parallèlement il ajoutait : « Il y a un siècle, la France était celle des campagnes, il y avait les instituteurs et le curé, on allait à la communale et après au catéchisme, aujourd'hui, c'est celle des banlieues, il y a toujours l'instituteur, mais il est souvent seul. »
Enfin, il a conclu : « Il faut aller encore plus loin et cesser l'hypocrisie » pour « séparer l'islam de France des influences étrangères : donnons-leur (aux musulmans) les moyens d'avoir leur indépendance. »
Sous les assauts répétés des islamistes, les principes républicains reculent et la société française se crispe. L'islam divise, inquiète. A l'école, dans les usines, dans les hôpitaux et dans la vie publique, nos lois sont confrontées qu'on le veuille ou non, aux lois coraniques. Se sentant soutenu par le pouvoir, Thami Breze, président de L'Union des organisations islamiques de France, n'avait-il pas déclaré : « Le Coran est notre Constitution » ? Ce monsieur s'est même dit pressé de discuter avec l'Education nationale de la révision de l'image de l'islam contenue dans les manuels scolaires et avec les chaînes de télévision, de la transformation des émissions religieuses pour qu'elles favorisent la transmission de la foi.
Face à cette confrontation de plus en plus problématique, Jacques Chirac allait créer une Commission sur l'application du principe de laïcité dans la République présidée par Bernard Stasi, qui accoucha d'une souris. Deux écoles se sont alors affrontées au sommet de l'Etat sur la question de la laïcité. D'un côté Jean-Pierre Raffarin et quelques autres se prononçant pour une loi interdisant le voile et le maintien de la Loi de 1905. De l'autre Nicolas Sarkozy et ses amis, s'y opposant, le ministre de l'Intérieur disant vouloir « débarrasser la laïcité des relents sectaires du passé » et ne voyant dans le voile qu'un « choix : respectable qui doit être respecté ».
Mais que souhaite donc Nicolas Sarkozy ? Avec la mise en place du Conseil Français du Culte Musulman et son opposition à une loi sur le voile, celui-ci a engagé des relations de confiance avec la principale organisation musulmane, l'UOIF, qui avait appelé à voter socialiste aux législatives de 2002. L'enjeu est donc avant tout politique. Ils sont prêts à sacrifier les intérêts supérieurs de la France pour assouvir leur soif de pouvoir. Le parti socialiste par exemple, pour ne pas heurter l'électorat d'origine maghrébine, a changé son fusil d'épaule et s'engage petit à petit dans le schéma d'une France communautarisée avec dans son sillon les antiracistes professionnels, obsessionnels et subventionnés.
Dans ce combat contre l'installation de l'islam radical, le thème de la laïcité au sens de 1905 s'entend, originairement de gauche, glisse petit à petit dans la sphère des valeurs nationales et patriotiques. La laïcité devient une véritable norme d'autodéfense nationale. il faut relever à ce propos la position de l'Eglise catholique qui par l'intermédiaire du cardinal Lustiger a ouvertement défendu la Loi en s'inquiétant de la dérive concordataire de Nicolas Sarkozy installant l'islam en "religion d'Etat". Les sociétés démocratiques libérales se révèlent être pratiques pour la diffusion des idées fondamentalistes que bien des pays musulmans leur interdisent. Belle illustration de ce paradoxe expliquant la faiblesse de notre système face à des minorités qui contestent leurs règles en s'en servant. Le cheval de Troie est là et les intellectuels islamiques travaillent à sa consolidation à l'image d'un Tariq Ramadan qui estime que la laïcité était une simple étape de la tradition française vers une autre conception de la république, de la laïcité et de la Nation. Nicolas Sarkozy a mis le doigt dans l'engrenage au risque de précipiter les conflits communautaires et ethniques dans une France, qui deviendra par la force des choses, une mosaïque de communautés et non plus un creuset national.
Louis Aliot National Hebdo du 22 au 28 septembre 2005

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