dimanche 26 octobre 2008

SARKOZY UN HOMME DE CONVICTIONS •••

Le mot « convictions a été mis au pluriel non par faute ou par une fantaisie d'impression, mais il s'agit bien de montrer les fluctuations de pensée de notre nouveau ministre du Budget.
Lorsque les socialistes ont proposé d'instituer le nouvel impôt Qu'est la « Contribution sociale généralisée », ou CSG, on a vu le petit coq « gaulois » Sarkozy se dresser sur ses ergots pour clamer son indignation dans son bulletin municipal de Neuilly, en décembre 1990 (voir NH n° 460).
La justice sociale ne trouve son compte en aucun cas dans la création de cet impôt. Cette contribution alourdira notre fiscalité, alors, qu'au contraire, il faudrait l'alléger. Le gouvernement aggrave encore le poids de notre fiscalité par cette CSG, alors que les Français sont déjà les plus taxés des contribuables des pays industrialisés.
A cette proposition, je me suis opposé et la motion de censure, je l'ai votée.
Toutes ces belles phrases, toutes ces pensées définitives et sensées, les voilà abandonnées. Monsieur Sarkozy de convictions a changé, et c'est lui qui propose non pas de supprimer ce « cancer socialiste généralisé », mais de l'aggraver.
Pourtant, il avait bien noté, dans son article susvisé, la nocivité de l'imposition proposée. Une partie des chômeurs et 55 % des retraités vont la payer. Les indemnités journalières de maladie seront elles-mêmes frappées. J'ai condamné un texte que les Français, principalement les plus modestes, rejettent avec bon sens.
Si les Français, dans leur grande majorité, rejetaient cette CSG fixée à 1,1 %, que diront-ils demain de celle portée à 2,4 % (2,2 fois plus, ou 120 % de majoration) ?
Monsieur Sarkozy va-t-il se censurer?
Pour tenter de faire passer la pilule, amère comme le RPR, on parle de la déductibilité de la CSG de l'impôt sur le revenu.
... et de promesses
Pour les contribuables les plus modestes, non imposés, cette déduction est sans effet et, donc, c'est à plein taux qu'ils seront frappés. 55 % des retraités et les chômeurs pourront ainsi remercier Sarkozy et ses amis du gouvernement Balladur, surtout madame Veil, défenseur attitré de la CSG, de les avoir surimposés. Quant aux contribuables, la déduction ne sera que cautère sur jambe de bois.
Dans le cas d'un taux d'impôt moyen de 20 % (cas le plus fréquent), la déductibilité aura pour effet de réduire cet impôt moyen de 1,3, soit 0,26 %.
Il restera, de ce fait, un accroissement global des impositions de : 1,3 - 0,26 = 1,04%
Nous faire apparaître comme une faveur une augmentation de 100 % du taux net de la CSG, il fallait être Sarkozy pour le proposer.
Lors des élections législatives de 1993, j'avais mis en garde les électeurs en disant de se méfier des promesses des candidats UPF. J'avais, en effet, observé que lorsqu'ils étaient dans l'opposition, ils promettaient de réduire les impositions et que, lorsqu'ils étaient majoritaires, ils les augmentaient.
J'avais donné alors les statistiques des accroissements des impositions locales décidées par les Conseils régionaux UPF dans leur budget pour 1993 (de 25 à 70 %).
Le message n'ayant pas été entendu, les électeurs devront payer, du moins tant qu'ils pourront le faire. J'espère qu'ainsi, pour l'élection présidentielle, ils auront compris.
Pierre DESCAVES National Hebdo Semaine du 20 au 26 mai 1993

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