mardi 8 mai 2007

Election présidentielle




Victoire du système contre l’abstention

On estime à 40% (presque la moitié) des suffrages recueillis par Nicolas Sarkozy comme ayant été non point en sa faveur mais contre Mme Royal et pour l‘éliminer. C’est le résultat d’une habileté sarkozyenne qui a réussi, mais cela ne change rien au fait que 84% des électeurs inscrits aient plébiscité le système en acceptant d’y participer malgré la personnalité inquiétante des deux candidats.


Malgré la consigne nationale d’abstention, le nombre d’abstentionnistes est resté à peu près le même : 16,23% au premier tour, 16,03% au second. En revanche le nombre des « blancs ou nuls » a été multiplié par 3, mais à un très faible niveau, passant de 1,44 à 4,20%. Cela conduit néanmoins à se demander si un mot d’ordre de « vote blanc » n’aurait pas plus de succès que le mot d’ordre d’« abstention ».


La victoire de Sarkozy conduit Nicolas Beytout, directeur du Figaro, à s‘émerveiller lundi du fait que « pour la première fois depuis trois décennies, un candidat issu de l‘équipe sortante est élu par les Français ». Tel est en effet le paradoxe que Marine Le Pen avait mis en relief dès dimanche soir à la télévision. C’est une nouvelle illustration de la fameuse sentence d’Anatole France : « La République gouverne mal mais se défend bien. »


L’abstention était parfaitement justifiée. Ou bien le vote blanc. Ni la loi naturelle, ni l’identité française, dans leurs requêtes les plus essentielles, ne pouvaient se satisfaire de l’un ni de l’autre programme, tous deux abondants en faux-semblants séducteurs mais condamnables surtout par leurs omissions cardinales.


Tous deux sont également complices du massacre ivégiste, qui en qualité comme en quantité dépasse dans le monde entier ce qu’ont fait au XXe siècle le communisme et le nazisme additionnés.


Ni l’un ni l’autre ne défend le mariage et la famille par le nécessaire rejet de toute reconnaissance juridique des couples homophiles.


Nicolas Sarkozy a parlé de supprimer l’oppressive carte scolaire, mais il ne rétablit pas vraiment la liberté des parents d‘éduquer leurs enfants.


Ni l’un ni l’autre n’a eu le courage d’avouer que la France a déjà perdu 70 à 80% de sa souveraineté, et que l’Etat français n’a plus le pouvoir de réaliser la plupart des promesses qu’ils ont faites. Le président de la République n’a plus l’autonomie suffisante pour se dispenser d’enregistrer les autorisations et interdictions administratives promulguées par Bruxelles. La priorité politique à cet égard est celle d’un homme d’Etat capable d’appeler et de diriger la nécessaire révolte nationale.


Aucune des cinq républiques françaises ni d’ailleurs aucun autre régime politique, n’a été fondé par un vote au suffrage universel. Celui-ci n’a jamais fait que ratifier une fondation réalisée par d’autres facteurs politiques et culturels, et ceux-ci ont été trop négligés par le mouvement national depuis plus d’un demi-siècle. L‘échec de la première tentative nationale d’une stratégie de l’abstention (ou du vote blanc) ne doit pas faire oublier les grandes constantes historiques, notamment que le suffrage universel est conservateur et que, de lui-même, il a toujours une tendance lourde en faveur du régime ou du système en place.


Bien sûr les plus optimistes estiment que Nicolas Sarkozy, après tant de déclarations catégoriques durant sa campagne, ne pourra se dispenser d’y être au moins un peu fidèle. Dominique Quinio elle aussi, mais chez elle c’est plutôt du pessimisme, pense dans La Croix que le nouveau président s’appliquera à ne point décevoir tous ceux qui se sont tournés vers lui, « les électeurs traditionnels de la droite mais aussi les électeurs du Front national qui n’ont pas obéi au mot d’ordre d’abstention ». S’il en était plus ou moins ainsi, Le Pen l’a dit, le mouvement national soutiendrait toute mesure de salut public.



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