jeudi 17 mai 2007

Larmes de crocodile

Larmes de crocodile

Et un petit coup d’encensoir aux communistes, un ! Dans sa frénésie « d’ouverture », voilà que le nouveau président s’empare d’un militant communiste fusillé par les Allemands pendant la guerre pour en faire un exemple pour la jeunesse de ce pays ! De plus en plus fort ! Et particulièrement prometteur quant à la « rupture » promise…

On ne fera plus de repentance, c’est promis, juré, mais enfin, dorénavant, à chaque début d’année scolaire, c’est la lettre d’un communiste, écrite à ses parents avant son exécution en 1941, qui sera obligatoirement proposée à l’édification des lycéens français, en sus naturellement de toutes les autres commémorations auxquelles ils ont déjà droit. Vous me direz que ce n’est pas vraiment de la repentance. Peut-être… Cela revient en tout cas à valoriser, année après année - auprès de jeunes à qui on s’est bien gardé d’enseigner les repères historiques nécessaires à une appréciation objective des faits - un système politique qui a accumulé les crimes les plus terrifiants. Et qui continue chez nous à parader comme si de rien n’était.

"Je n'ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans en être profondément bouleversé", a déclaré Sarkozy après la lecture de cette lettre au cours d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne. Les caméras ont même surpris le nouveau chef d’Etat essuyant une petite larme télégénique à l’issue de cette lecture par la lycéenne Sofia Ibrahimi.

Certes, Guy Môquet n’a pas eu de chance. Fils d’un député communiste de Paris, membre des jeunesses communistes, il est arrêté durant ses activités militantes et incarcéré au camp de Châteaubriant. Il a 17 ans. Sur ces entrefaites, le 20 octobre 1941, un commandant allemand, Karl Hotz, est exécuté de deux balles dans le dos par trois jeunes communistes. 27 otages du camp de Châteaubriant seront exécutés en représailles. Guy Môquet est du nombre.

Oui, sa lettre est bien triste, et digne. Oui, c’est cruel de mourir à 17 ans, même pour une cause que l’on croit juste. Mais bon, c’était la guerre et jouer les héros n’était pas sans risque.

Puisque Nicolas Sarkozy aime apparemment s’apitoyer, qu’il se souvienne qu’il y a 75 ans cette année – 9 ans avant l’exécution de Guy Môquet - les communistes russes affamaient volontairement l’Ukraine et faisaient périr, par la faim et le typhus, plus de six millions de personnes. C’était en 1932-33. Des témoignages horrifiants sur cette famine délibérément organisée par le pouvoir existent, qui valent largement la lettre du jeune Guy. Des témoignages du genre de celui-ci, qui émane du consul italien en poste alors à Karlov :

« Depuis une semaine, un service pour recueillir les enfants abandonnés a été organisé. En effet, en plus des paysans qui affluent vers la ville parce qu’ils n’ont plus aucun espoir de survie à la campagne, il y a des enfants qu’on amène ici et qui sont ensuite abandonnés par leurs parents, lesquels s’en retournent au village pour y mourir. (…) Ceux qui ne sont pas encore enflés et offrent une chance de survie sont dirigés vers les baraquements de Holodnaïa Gora, où dans des hangars, sur la paille, agonise une population de près de 8 000 âmes, composée essentiellement d’enfants. (…) Les personnes enflées sont transportées en train de marchandises à la campagne et abandonnées à cinquante-soixante kilomètres de la ville, en sorte qu’elles meurent sans qu’on les voie ».

Rappelons également que juste quelques mois avant l’exécution de Guy Môquet, à Katyn, le NKVD, police secrète soviétique, assassinait d’une balle dans la tête la bagatelle de 4 500 officiers polonais prisonniers de guerre.

Les communistes français étaient alors, et sont restés trop longtemps, totalement alignés sur Moscou. Ils sont entièrement comptables de ses crimes.

C’est cela qu’il faudrait enseigner aux lycéens français. Mais c’est mal barré. Le système a encore de beaux jours devant lui.

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Source : Le blog d'Anne Kling

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